Dès son arrivée, Thabo Mbeki, dépêché en urgence par l’Union africaine, a été reçu par Laurent Gbagbo au palais présidentiel. Il a ensuite rencontré Alassane Ouattara à l’Hôtel du Golfe, sous protection des casques bleus, où l’opposant s’est installé. Ce dernier a déclaré attendre du médiateur qu’il demande à Gbagbo de quitter le pouvoir. ‘Je lui demande de demander à M. Laurent Gbagbo de ne pas s’accrocher au pouvoir (…), qu’il quitte le pouvoir comme cela se doit quand on perd une élection’, a-t-il déclaré.
Le but premier de la visite de Thabo Mbeki est de rechercher une résolution pacifique à la crise politique, a souligné l’ambassadrice d’Afrique du Sud en Côte d’Ivoire. "Une situation comme le Rwanda ou le Kenya serait un cauchemar, que nous cherchons à éviter en faisant tout notre possible", a expliqué la diplomate, qui relève des analogies avec les élections au Kenya en 2007, lors desquelles les résultats contestés avaient rapidement dégénéré en un bain de sang qui avait fait au moins 1 300 morts et déplacé des centaines de milliers d’habitants.
Laurent Gbagbo s’est mis à dos l’ensemble de la communauté internationale. S’il bénéficie du soutien de l’armée, il est totalement isolé sur la scène diplomatique. Lors de sa prestation de serment, samedi, seuls deux pays étaient représentés : l’Angola et le Liban. Alassane Ouattara, désigné vainqueur par la commission électorale, est quant à lui soutenu par les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats-Unis et la France notamment.