Des tirs à l’arme lourde ont été entendus dans la matinée près de la résidence où M. Gbagbo est retranché dans un bunker avec sa garde rapprochée et sa famille.
Mardi, des généraux proches de M. Gbagbo s’étaient rendus à l’ambassade de France pour négocier sa reddition et son armée a demandé un cessez-le-feu à l’ONU, après les frappes menées par les forces de l’ONU et de l’opération française Licorne contre des cibles militaires au palais et à la résidence présidentielle. Mais ces discussions n’ont pas donné de résultat.
La France et l’ONU ont exigé de M. Gbagbo de signer un document écrit sur sa reddition et de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle du 28 novembre, ce qu’il a refusé de faire, poussant les forces du président Ouattara à lancer l’assaut final.
"Le président Ouattara a estimé que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traînaient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu’à gagner du temps. Il a donc décidé d’intervenir militairement pour essayer de régler le problème, c’est-à-dire de capturer Gbagbo en vie", selon une source gouvernementale française.
"Gbagbo refusait toujours de reconnaître par écrit la victoire de Ouattara, ainsi qu’il le lui demandait, Ouattara a jugé qu’il n’était pas honnête", a ajouté cette source. De son côté, le porte-parole du Premier ministre de M. Ouattara a affirmé que ses forces vont "sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président de la République". "Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à la résidence le chercher pour mettre fin à cette comédie. Et on ira partout où il y a des poches de résistance", a ajouté le porte-parole.
Outre la résidence, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent le palais présidentiel et le camp militaire d’Agban, le plus important du pays.
Le régime de Gbagbo a subi plusieurs coups durs ces derniers jours avec la défection de plusieurs hauts gradés de l’armée et les frappes de l’ONU et de la France qui ont détruit une grande partie de son armement lourd.