Coronavirus: Paris débloque près de 200 millions d’euros pour relancer l’économie

Le Conseil de Paris a voté lundi un plan d’aides de près de 200 millions d’euros pour soutenir les entreprises, le monde culturel et les familles en grande difficulté, dans la perspective d’une crise économique et sociale.

« Les conséquences économiques et sociales de cette crise seront profondes et durables », a prévenu la maire PS de Paris Anne Hidalgo, qui a rappelé les chiffres récents de l’Insee, « la perte d’activité est estimée à -37,5% à Paris, contre -34,5% en France ».

« Aux mesures d’urgence et de soutien devront s’ajouter des mesures de relance et d’aides aux forces vives et culturelles, et d’accompagnement aux plus vulnérables », a-t-elle souligné auprès des élus, dont certains étaient présents dans l’hémicycle, tandis que d’autres participaient aux débats par visioconférence.

Dans un contexte où le déconfinement à Paris et son classement en zone rouge rend difficile la réouverture de bars, restaurants, lieux culturels, la Ville, déjà endettée de près de 6 milliards d’euros, voit fondre une partie de ses recettes. Une perte estimée à environ 350 millions d’euros sur le budget 2020.

Mais pour relancer l’économie, la maire de Paris a annoncé une série de mesures dont les « exonérations de six mois de loyers chez nos bailleurs pour les TPE fermées et les associations » (ce qui représente 75 millions d’euros), « exonérations de six mois de droits et redevances » dont « des droits de terrasses et étalages » (soit 40 millions d’euros), aides en investissement pour les entreprises (6 millions d’euros), un soutien au tourisme (5 millions d’euros), des aides aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (4 millions), mesures pour le monde culturel (15 millions d’euros), un fond de soutien pour des associations (10 millions d’euros)… au total, près de 200 millions d’euros d’aides exceptionnelles.

Favorable au plan, le candidat écologiste aux municipales, David Belliard (EELV), a suggéré qu’en contrepartie de ces aides les entreprises prennent des engagements environnementaux.

« Profitons de ce moment pour aller plus vite vers un modèle résilient et de ville écologiste », a plaidé M. Belliard, qui propose par exemple la fin des « terrasses chauffées ».

L’opposition, elle, a critiqué un plan qu’elle juge insuffisant à l’instar de la maire LR du VIIe arrondissement, et candidate à la mairie de Paris, Rachida Dati qui estime que « le plan de soutien annoncé ne correspond nullement au budget de crise nécessaire (…) c’est compliqué tant la ville est endettée ».

La candidate LR a pointé des acteurs, selon elle, oubliés par ce plan tels que « les médecins libéraux », « étudiants » ou le « secteur évènementiel sinistré ».

« On se retrouve avec quelque chose qui s’intitule plan mais qui est vraiment du registre des affaires courantes », a estimé la présidente du groupe LRI (Les Républicains et indépendants), Marie-Claire Carrère-Gee, prenant l’exemple du secteur du « tourisme, secteur important, (qui) aura 5 millions d’euros… Pourquoi 5 millions ? Pourquoi les associations c’est 10 millions ? ».

« Nous savons que la crise va être violente pour nos commerçants, artisans et entreprises, qui se relevaient à peine de l’impact des gilets jaunes et des grèves des transports publics », a souligné l’élue macroniste (PPCI), Déborah Pawlik, dont le groupe demande que « les dispositifs de soutien puissent s’inscrire dans le temps long ».

 

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