Comment Nicolas Sarkozy peut rebondir

Comment Nicolas Sarkozy peut rebondir
Et maintenant ? Que va pouvoir inventer Nicolas Sarkozy pour remonter la pente ? Certes, il peut se targuer d’être sorti "victorieux" de l’épreuve des retraites, mais une majorité de citoyens est désormais partagée entre colère et dépit. La crise est toujours là, rendant les actes de générosité difficiles. Et la confiance dans le président est au plus bas, même si le noyau dur de son électorat lui reste acquis, conforté par la fermeté que l’Élysée a montrée tout au long du mouvement social. Le chef de l’État va devoir faire preuve d’imagination pour gagner la prochaine présidentielle. Il semble en être conscient et décidé à "mettre le turbo". Mais dans quelle direction ? Rien ne filtre sur l’orientation qu’il veut donner à la dernière partie de son quinquennat. Va-t-il sortir un projet de son chapeau ? Curieusement, c’est à gauche qu’on le crédite le plus d’une capacité de rebond. Pas un dirigeant socialiste ne crie victoire aujourd’hui à l’horizon 2012. Tous disent : "Sarkozy a toutes les raisons d’être battu. Mais il a du ressort et sait faire campagne." Alors ? Le premier acte du "nouvel élan" nécessaire pour affronter le scrutin suprême sera constitué par le remaniement annoncé et aujourd’hui repoussé à la deuxième quinzaine de novembre.


Le Président prend son temps

Un ministre s’inquiète : "Plus il tarde, plus Nicolas démontre qu’il est embarrassé." Il n’a le choix, en effet, qu’entre de mauvaises solutions : conserver François Fillon, avec le risque de louper l’effet de nouveauté, et avouer son incapacité à se passer de ce Premier ministre qui l’agace ; nommer Jean-Louis Borloo, avec la certitude d’avoir des problèmes avec sa majorité au Parlement et le devoir d’assumer le style particulier de cet humaniste d’un troisième type ; promouvoir un jeune, avec la crainte que celui-ci n’ait pas l’autorité nécessaire pour traverser une période forcément turbulente. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy se donne le temps de la réflexion, sous prétexte d’un agenda international chargé. De sa décision finale dépendra la tonalité qu’il voudra donner à sa future campagne.

Avec Fillon, ce serait la continuation de la rigueur et l’image de sérieux que le président voudrait donner au monde et à ses partisans, pas inutile en cette période où la France est examinée à la loupe par les agences de notation. Avec Borloo, ce serait l’accent mis sur le social, une forme d’ouverture par rapport à la majorité UMP d’origine RPR, un gage donné aux syndicats. Avec un jeune, ce serait forcément un "coup" qui, en soi, donnerait le la d’une action gouvernementale dynamique. Seule certitude, l’équipe devrait être resserrée et plus ouverte aux centristes de la majorité, et une probabilité, l’UMP confiée à Jean-François Copé. Cela ne fait pas un programme. Nicolas Sarkozy a moins d’un mois pour déterminer quelle sera la mission confiée à l’attelage supposé l’aider à gagner en 2012. Choisir la priorité qu’il donne au fond s’avère aussi ardu que départager les hommes. On comprend, pour un acte qui pèsera lourd pour la suite, que le chef de l’État, comme son "mentor" François Mitterrand, donne "du temps au temps".

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