Selon le journal Le Monde, dans une note transmise à François Hollande, Manuel Valls a fait connaître ses désaccords majeurs au sujet de la réforme pénale en préparation à la Chancellerie. Et il a demandé l’arbitrage du chef de l’ État. Alors que le Premier ministre tente de calmer le jeu, l’opposition demande la démission d’un des deux ministres en cause. Et les syndicats de policiers applaudissent leur ministre.
"Qu’il y ait des divergences d’appréciation entre les ministres de la Justice et de l’Intérieur, cela n’est pas anormal. Le processus de préparation de la loi pénale est en cours et se poursuit" explique ce mardi après-midi les services du Premier ministre. Et ils annoncent que Jean-Marc Ayrault a eu au téléphone Manuel Valls et qu’il devrait aussi parler à Christiane Taubira. Au coeur du débat, une lettre du ministre de l’Intérieur au président de la République dans laquelle il parle de "désaccords de fond" avec la réforme que prépare la Garde des sceaux.
"Je ne supporte pas d’avoir un patron"
Dans une interview au journal américain New York Times , la ministre de la Justice indique qu’elle "ne supporte pas d’avoir un patron", que sa "conscience est son patron". Pas vraiment une révélation quand on connaît la dimension du personnage, mais une petite phrase qui sort du lot.
Dans un portrait réalisé par le New York Times la ministre de la Justice Christiane Taubira confie qu’elle "ne supporte pas d’avoir un patron". "Ma conscience est mon patron, et ma conscience me dicte des règles qui sont extrêmement, je dirais, grandes – elles sont dures mais belles", explique-t-elle au journal américain.
Celle qui s’est battue pour faire adopter la loi sur le mariage homosexuel, toujours en proie à la contestation en France, indique au journal que son but est de "chercher, au plus profond des gens, leur capacité à rejeter toute une série de médiocrités, de stéréotypes, de clichées", pour leur faire comprendre que "la justice n’est pas la vengeance".