Cinq morts dans un Ehpad près de Toulouse: une intoxication alimentaire confirmée

L’enquête sur la mort de cinq résidents d’une maison de retraite à Lherm, près de Toulouse, a confirmé une intoxication alimentaire, a annoncé jeudi le procureur de Toulouse, Dominique Alzéari.

L’enquête a permis de détecter une "toxi-infection alimentaire", a annoncé M. Alzéari lors d’un point de presse.

Mais il n’y a pas de précision dans l’immédiat sur les bactéries incriminées, a-t-il indiqué, affirmant par ailleurs que "rien ne permet d’objectiver un acte volontaire".

Il a annoncé qu’une information judiciaire allait être prochainement ouverte mais qu’il était "trop tôt pour rechercher des responsabilités individuelles".

Dès l’annonce du drame, survenu dimanche soir, l’Agence régionale de Santé (ARS) avait déclaré que la suspicion première était celle d’une intoxication alimentaire.

Les autopsies sur les cinq victimes, quatre femmes et un homme âgés de 72 à 95 ans, indiquent que "deux décès sont dus à des arrêts cardio-respiratoires après un choc toxique", tandis que des analyses se poursuivent pour les autres, a ajouté le procureur.

"Il n’y a pas d’étouffement objectivé par autopsie", a-t-il ajouté, alors que la Dépêche du Midi avait évoqué comme possible cause de certains décès des étouffements pour cause de vomissements.

Doutes sur les repas incriminés

Au total, 13 plaintes ont été déposées par des membres des familles, dont 10 pour "homicide involontaire" par les proches de quatre des cinq résidents décédés. Les trois autres, pour "blessures involontaires", émanent de proches de résidents affectés.

Les repas à l’origine du drame ne sont "pas forcément les repas du soir", a précisé le procureur, alors que l’alerte avait été donnée en soirée après les dîners, suite à des symptômes de vomissements et diarrhées.

"Pour quatre des cinq personnes décédées c’était des repas lissés ou mixés", a-t-il précisé, interrogé sur l’hypothèse d’une infection due au mixage des aliments.

Mais "des gens qui ont pris ces repas n’ont pas été malades", a-t-il ajouté. Il a souligné que pour les 26 victimes de l’intoxication finalement recensées, l’établissement servait plus de 50 repas "mixés ou lissés", destinés aux personnes dépendantes.

Dans cet établissement, "les repas sont préparés sur place à partir d’ingrédients livrés par la Sodexo", a par ailleurs relevé le procureur.

L’établissement et le groupe propriétaire, Korian, avaient martelé lundi et mardi que les plats étaient préparés en interne, après des déclarations contraires de deux proches de victimes.

Quinze gendarmes sont mobilisés sur l’enquête, dirigée par la brigade de recherche de Muret, dans la périphérie toulousaine, et la section de recherche de Toulouse.

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