77% des patients atteints d’un cancer et traités par une chimiothérapie se plaignent de souffrir de fatigue. Cette fatigue, intense ou très intense, est pour 37% des malades le problème qui affecte le plus leur vie quotidienne, selon l’enquête "regards croisés", réalisée par l’Ifop en 2009 auprès de 250 médecins, 109 infirmières et 300 patients atteints d?un cancer du sein, d’un cancer du poumon, d’un cancer colorectal ou d’une hémopathie non myéloïde, et sous traitement chimiothérapique.
La fatigue vient loin devant d’autres effets secondaires comme le préjudice esthétique (lié notamment à la chute des cheveux, 18%), les nausées et vomissements (9%) ou encore les douleurs (6%).
Pour le Dr Frédéric Maloisel, hématologue, "cela prouve que l’on a fait des progrès dans le traitement d’autres effets indésirables, celui de la douleur par exemple".
Pour 88 % des médecins, la fatigue des patients reste difficile à prendre en charge correctement. "En matière de fatigue on n’a pas encore de solution pleinement satisfaisante", estime le Pr Laurent Zeleck, cancérologue. "Lorsque le cancer était un combat immédiat contre la mort, les problèmes de qualité de vie passaient au second plan, relève-t-il. Mais les traitements ont fait des progrès, les malades vivent plus longtemps, notre relation avec eux a changé".
Pour les professionnels de santé, il faudrait encore disposer de traitements efficaces contre la fatigue et l’anémie induite par la chimio-thérapie.
"Des traitements existent contre l’anémie, ce qui permet notamment de prendre en charge la fatigue qui en résulte. C’est la grande fatigue chronique qui reste difficile à enrayer", note Pascale Dielenseger, présidente de l’AFIC (Association Françaises des infirmier(e)s en cancérologie). "Il n’y a pas de molécule miracle anti-fatigue chronique".