Ce que veut faire Donald Trump

Le programme du milliardaire est plutôt flou, traversé de quelques idées simples, contre le libre-échange, l’immigration, l’obamacare. Passage en revue.

Il a promis des réformes radicales. À son arrivée, a-t-il dit, il prévoit de supprimer Obamacare, ce qui laisse entendre que plus de 20 millions d’Américains vont perdre leur assurance santé. Il veut aussi se retirer de l’Accord de Paris sur le climat, suspendre l’accueil de réfugiés syriens, réexaminer toutes les réglementations passées par l’administration Obama… Mais pour les remplacer par quoi ? Personne n’en sait rien, car il n’a pas vraiment de programme. Donald Trump est une vraie girouette. Selon NBC News, depuis le début de la campagne, il a tenu 19 positions différentes sur la réforme de l’immigration, 8 sur la hausse du smic… Voici, selon sa campagne, les axes prioritaires de sa future action.

Sa priorité

Il l’a dit et répété : il fera tout pour faire mettre en prison Hillary Clinton.

L’immigration

Il a annoncé qu’il annulerait les mesures prises par Obama pour protéger les quelque 700 000 immigrés qui sont arrivés enfants dans le pays et à qui Obama a donné le droit de rester temporairement. Il a aussi dit qu’il allait réexaminer le droit du sol qui donne la nationalité américaine aux gens nés sur le territoire et qu’il expulserait les 11,3 millions de sans-papiers en deux ans. Comment ? Mystère.

Il a promis de construire un mur à la frontière, d’une hauteur supérieure de 30 cm à la Grande Muraille, qui sera le « mur le plus grandiose que vous ayez jamais vu ». Et qui financera ce chef-d’œuvre, qui peut coûter jusqu’à 25 milliards de dollars ? Le Mexique, bien sûr. S’il refuse, les États-Unis bloqueront les versements des travailleurs immigrés à leur famille, annuleront les visas des diplomates et des hommes d’affaires…

Il veut aussi tripler le nombre de policiers aux frontières.

Il avait annoncé qu’il voulait temporairement interdire aux musulmans l’entrée sur le territoire mais a fait machine arrière et demande maintenant un contrôle très strict aux frontières. Quant aux visas H-1B réservés aux immigrés diplômés, il a annoncé qu’il voulait les supprimer, puis les maintenir avant de dire qu’il les supprimerait.
Les traités commerciaux

Il a promis de démanteler l’Alena, le marché commun entre le Canada et le Mexique mis en place sous Bill Clinton, ce qui risque de déclencher une guerre commerciale. Son objectif est de rapatrier aux États-Unis les emplois délocalisés en imposant aux usines Ford par exemple installées au Mexique des tarifs douaniers prohibitifs de 35 % qui les empêcheront de vendre leurs voitures sur le sol américain. La mesure nécessitera l’aval du Congrès. Et risque de déclencher des représailles de l’OMC, sans parler du coût pour le consommateur américain. Il a aussi dit qu’il s’attaquerait à la Chine, qui manipule sa devise et imposerait 45 % de droits de douane sur les importations chinoises. Le groupe The Economist Intelligence Unit a rangé une présidence Trump dans le classement des dix plus grosses menaces à l’économie mondiale.

La politique étrangère

Le virage diplomatique promet de sévères turbulences, car Trump a promis des décisions unilatérales. Il souhaite que les alliés au sein de l’Otan paient davantage pour assurer leur sécurité, et s’ils ne s’exécutent pas, il n’a pas écarté l’idée de sortir de l’Alliance et a laissé entendre que les États-Unis ne défendraient plus automatiquement les membres de l’organisation en cas d’une attaque.

Il a dit qu’il renégocierait l’accord nucléaire avec l’Iran. Il veut écraser Daech sans donner de détails, pour garder un élément de surprise.

Il veut se montrer ferme avec Pékin. Mais il veut renforcer les liens avec Valdimir Poutine, qu’il admire. Il s’est aussi prononcé pour relancer l’usage de la torture, comme le supplice de la baignoire « mais bien pire » et a appelé à tuer les familles des djihadistes.

Les infrastructures

Il a promis de lancer un grand plan pour rénover les ponts et les autoroutes qui en ont bien besoin, sans donner de montants. Il a juste dit qu’il entendait doubler les 275 milliards proposés par Clinton en s’appuyant sur des partenariats public-privé. Encore faut-il que le Congrès suive. Sinon, il a suggéré ces derniers jours dans un meeting d’arrêter de payer les Nations unies et de réaffecter les montants aux infrastructures.

Source Le Point

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