Cazeneuve répond à Sarkozy: « Le statut de réfugié est un et indivisible »

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a affirmé jeudi à Marseille que le statut de réfugié était « un et indivisible », répondant à la suggestion de l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy de créer un statut « provisoire de réfugiés de guerre ».

"Dans l’histoire longue de notre pays, est réfugié quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions. Ce statut de réfugié, il n’est pas divisible, il est un et indivisible comme la République", a déclaré à la presse le ministre en marge d’une journée d’étude de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) sur la réforme de l’asile.

"Si nous devions décider, par exemple, que ceux qui sont réfugiés de guerre auraient vocation à venir ici (…) et à repartir après, nous ajouterions aux persécutions, les incertitudes et la précarité d’une situation incertaine", a poursuivi M. Cazeneuve.

"Pourquoi cela? Est-ce que la France a dit par exemple à ceux qui étaient dans la guerre d’Espagne +vous retournerez chez Franco quand la guerre sera terminée+? C’est une conception curieuse du droit d’asile et ce n’est pas la nôtre", a-t-il encore ajouté.

"Quant à cette idée que la France serait un pays extraordinairement attractif qui pourrait demain accueillir tout le monde parce qu’il aurait des dispositifs beaucoup plus avantageux que ceux des autres pays, je fais remarquer qu’il y a là aussi la réalité des chiffres: la demande d’asile a été étale cette année, elle a diminué l’an dernier et ceux qui veulent venir en Europe essaient de passer en Grande-Bretagne et en Allemagne", a encore pointé le ministre.

"Je comprends que Nicolas Sarkozy, qui est responsable d’une organisation politique qui a des ambitions électorales, puisse vouloir (…) assurer des résultats électoraux mais ce n’est pas ma responsabilité, ni celle du gouvernement", a encore critiqué le ministre de l’Intérieur.

"Nous sommes face à un problème extraordinairement complexe qui appelle de la pédagogie, de la rigueur, davantage que des amalgames, des approximations et la convocation des instincts", a-t-il indiqué.

Puis le ministre a souligné, "nous sommes dans un moment où soit le pays bascule vers de mauvais instincts, soit le pays bascule dans un élan de responsabilité et d’humanité qui lui fera honneur dans l’histoire".

Dans un entretien publié dans le Figaro, Nicolas Sarkozy a mis en garde contre "la désintégration de la société française", en l’absence d’une politique migratoire qui fasse la distinction entre "migrants économiques", "réfugiés politiques" et "réfugiés de guerre".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite