Brigitte Bardot et le FN font cause commune pour empêcher les musulmans de France de fêter l’Aid el-kébir
Dans une lettre ouverte adressée mercredi au préfet du Territoire-de-Belfort, l’ancienne star adulée, devenue depuis proche des thèses de l’extrême droite, s’est dite "scandalisée" par cet arrêté. "
La préfecture du département a autorisé, par un arrêté du 1er août 2013, l’implantation d’un abattoir temporaire du 10 au 18 octobre à Belfort pour permettre aux familles musulmanes qui le souhaitent de sacrifier un mouton dans le respect du rituel et dans de bonnes conditions d’hygiène pendant la fête de l’Aïd-el-Kébir qui aura lieu mardi 15 octobre.
Une pétition rassemblant plus de 25.000 signatures a été remise au maire de Belfort, a précisé l’ancienne actrice, qui critique "des coutumes d’une violence et d’un archaïsme absolus".
Demba N’Diaye, l’un des responsables de l’abattoir, "ne comprend pas qu’on s’insurge contre cet abattoir, les gens devraient au contraire se réjouir car, enfin, un lieu permet de faire des sacrifices de façon légale, avec les normes et les conditions d’hygiène et de sécurité nécessaires". "Nous ne sommes pas des animaux, l’islam aussi a des règles et nous impose de faire des sacrifices dans le respect de l’animal", a dit M. N’Diaye qui demande "plus de respect".
L’abattoir, implanté à 70 m des habitations, sera limité à une production de 5 tonnes de carcasses de moutons par jour. "Les conditions de fonctionnement de cet abattoir sont étudiées pour limiter au maximum la transmission du bruit et des odeurs", précise l’arrêté préfectoral.
"Pas de raison de l’empêcher"
Le maire de Belfort, Etienne Butzbach (PS) souligne qu’une "contention mécanique des animaux, qui fait perdre conscience à la bête sans qu’elle souffre, a été prévue par l’équipe des sacrificateurs", spécialement formée pour officier. "Tout a été mis en place pour que les bêtes soient le moins stressées possible", ajoute le premier édile.
"A partir du moment où un culte respecte les règles de la République, il n’y a pas de raison de l’empêcher" et "si on ne veut pas d’abattage sauvage, il faut être capable d’offrir un lieu approprié", estime-t-il.
Le Front national avait qualifié mercredi dernier dans un communiqué la présence de l’abattoir d’"atteinte à la laïcité républicaine".
A l’occasion de l’Aïd, les autorités autorisent chaque année la mise en place d’abattoirs mobiles pour les 5 millions de musulmans de France, afin d’éviter les abattages clandestins, interdits par la loi.