La sensibilité inhabituelle de Brad Pitt, un film acheté par les Obama sacré meilleur documentaire: voici les temps forts de la 92ème cérémonie des Oscars qui s’est déroulée dimanche à Hollywood.
– Brad Pitt se laisse aller: trente ans qu’il refuse l’étiquette de beau gosse d’Hollywood et se protège de l’hystérie du milieu. Mais dimanche, en recevant son premier Oscar dans une catégorie d’interprétation, Brad Pitt a fendu l’armure.
« Je suis un peu sous le choc », a-t-il dit, après avoir reçu sa statuette de meilleur acteur dans un second rôle.
Il s’est souvenu de son arrivée à Hollywood, sur un coup de tête, et de l’actrice Geena Davis et du réalisateur Ridley Scott qui lui ont « donné (sa) première chance » dans le film « Thelma et Louise » (1991), il y a près de 30 ans.
« +Il était une fois à Hollywood+, tout est dit », a-t-il conclu, en référence au film de Quentin Tarantino pour lequel il a été récompensé (« Once Upon a Time… in Hollywood »).
Une fois redescendu de la scène, il a avoué avoir mieux préparé son discours qu’à l’habitude, lui qui goûte peu l’exercice.
« Maintenant, il est temps de disparaître et de retourner faire des films ».
– Une intro en chansons: tout comme l’an dernier, l’Académie des Oscars avait choisi de se passer de maître de cérémonie pour redynamiser la formule, qui ne fait plus recette à la télévision.
Elle a confié à la chanteuse et actrice Janelle Monae le soin de lancer la soirée avec un long numéro musical, qui rendait hommage à plusieurs des films en lice dimanche.
L’artiste en a profité pour saluer « toutes les femmes qui ont mis en scène des films phénoménaux ». Aucune femme n’avait été nommée à l’Oscar de la mise en scène.
Janelle Monae a enflammé la salle qui lui a fait une ovation debout, avant que les humoristes Steve Martin et Chris Rock ne viennent égrener quelques réparties, mais dans une version très resserrée par rapport au traditionnel monologue.
– Un Oscar pour les Obama: ils n’ont certes qu’acheté les droits de distribution du film et pas participé directement à la production, mais l’ex-couple présidentiel n’en a pas moins été associé à l’Oscar du meilleur documentaire, attribué à « American Factory ».
Barack et Michelle Obama avaient acquis les droits du long-métrage sur le choc des cultures dans une usine de l’Ohio rachetée par un entrepreneur chinois, diffusé par Netflix.
« Félicitations à Julia (Reichert) et Steven (Bognar), les réalisateurs derrière +American Factory+, pour avoir raconté une histoire si complexe et touchante au sujet des conséquences humaines de changements économiques déchirants », a tweeté Barack Obama après l’attribution de l’Oscar.
– Joaquin Phoenix le « scélérat »: en achevant sa moisson qui l’avait déjà vu triompher aux Golden Globes et un peu partout ailleurs, l’Oscar du meilleur acteur Joaquin Phoenix (« Joker ») a fait amende honorable.
« Dans ma vie, j’ai été un scélérat », a lâché l’acteur de 45 ans. « J’ai été égoïste, j’ai été cruel parfois, pénible au travail, (…) mais tant d’entre vous m’ont donné une seconde chance. »
« Et je pense que c’est là que nous sommes à notre meilleur », a-t-il poursuivi. « Pas quand nous nous désavouons les uns les autres pour des erreurs passées. »
L’acteur a fini en citant son frère River, acteur de talent décédé tragiquement d’overdose à 23 ans, en 1993: « Cours à la rescousse avec amour, et la paix suivra ».
– Le souvenir de Kobe Bryant l’oscarisé: le réalisateur Spike Lee lui avait rendu hommage sur le tapis rouge avec une tenue mauve et jaune (les couleurs des Los Angeles Lakers) brodée du numéro 24, celui de l’ancien basketteur décédé dans un accident d’hélicoptère il y a deux semaines.
Lors de la cérémonie, Matthew Cherry, scénariste et co-réalisateur du court métrage animé « Hair Love », Oscar dans la catégorie, a salué celui qui l’avait emporté en 2018 avec son film « Dear Basketball ».
« Ce prix est dédicacé à Kobe Bryant », a dit Matthew Cherry. « Puissions-nous avoir tous une seconde carrière aussi belle que la sienne. »
Retraité de la NBA en 2016, Kobe Bryant s’était immédiatement lancé dans mille projets, dont « Dear Basketball », adapté d’une lettre ouverte au basket, la passion de sa vie.