Bourita: le Maroc dispose de tous les atouts pour se positionner en tant que partenaire crédible et fiable de l’Europe

Le Maroc dispose de tous les atouts pour se positionner en tant que partenaire crédible et fiable de l’Europe, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.

"Le Maroc a toujours été pionnier dans ses relations avec l’Europe: le Royaume est géographiquement le pays de la rive sud (de la Méditerranée) le plus proche de l’Europe avec laquelle il entretient des relations d’environ un demi-siècle, le premier accord entre le Maroc et l’UE remontant à 1969", a souligné M. Bourita dans un entretien accordé à l’agence de presse italienne LaPresse.

"Nous avons tous les atouts pour nous positionner en tant que partenaire fiable et utile. C’est pourquoi nous ne voulons pas une relation déséquilibrée avec l’Europe, mais plutôt une relation qui soit mutuellement bénéfique", a poursuivi le ministre dans cet entretien.

Il a indiqué, dans ce sens, que "le Maroc peut proposer son modèle de lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme, ceux d’énergie renouvelable et de développement économique. En contrepartie, le Royaume peut aussi bénéficier du partenariat avec l’Europe en termes économiques, pour renforcer les échanges et améliorer l’intégration du marché européen".

S’agissant des relations du Maroc avec l’Italie, M. Bourita a relevé que les deux pays "sont liés par de solides amitiés dont la dimension humaine est de plus en plus importante en raison de la présence d’une grande communauté marocaine en Italie".

Après avoir souligné que le Maroc et l’Italie partagent "des défis communs en Méditerranée", il a noté que "ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de l’ambition", précisant qu’"aujourd’hui, l’Italie n’est pas dans le top 5, ni même dans le top 10 des partenaires économiques du Maroc".

Et de poursuivre : "Nous pouvons faire tellement de choses: le Maroc, qui est aujourd’hui une plate-forme pour les investissements étrangers, peut attirer les Italiens, compte tenu de la position naturelle du Royaume en tant que pont vers l’Afrique".

De même, les deux pays "peuvent renforcer leur dialogue politique", a-t-il enchaîné, faisant observer qu’ils sont " confrontés à différents défis liés au terrorisme, à l’immigration clandestine et au changement climatique".

Pour le ministre, les deux pays sont liés par "une bonne relation amicale, qui a beaucoup de potentiel, mais l’ambition est d’aller au-delà et de lui donner un contenu encore plus concret et plus stratégique pour que l’Italie devienne l’un des principaux partenaires du Maroc".

Par ailleurs, M. Bourita a souligné que le Maroc a une politique étrangère fondée sur la clarté, l’ambition et les principes. La politique du Maroc s’appuie sur "la clarté avec les amis, la clarté avec les opposants, et la clarté sur les différents dossiers, mais en même temps guidée par l’ambition de faire mieux", a-t-il soutenu.

Il a indiqué, en outre, que la politique africaine du roi Mohammed VI s’articule autour du lien historico-religieux solide, mais surtout autour de projets concrets de coopération sud-sud, de développement et de consolidation des infrastructures.

Il a cité, à ce propos, les projets de mise en valeur de la baie de Coccodi en Côte d’Ivoire, de la restructuration de la ville de Conakry en Guinée, ainsi que des projets sociaux et la présence du secteur privé marocain (compagnies d’assurance, banques, opérateurs économiques) pour créer des emplois et renforcer les échanges.

Concernant la question du Sahara marocain, le ministre a indiqué que "cette question est, pour le Maroc, une affaire aux contours bien définis: le Sahara est marocain, le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est dans son Maroc", notant que "ce qu’il reste à faire aujourd’hui, c’est de trouver une solution définitive à ce problème et d’amener l’Algérie et le Front Polisario à s’inscrire dans cette logique pour qu’ils comprennent qu’il est temps de résoudre ce différend autour de ces paramètres".

Dans un autre registre, le ministre a évoqué des défis liés au contexte dans lequel agit la diplomatie marocaine au regard des instabilités et des crises politiques que connaissent certains pays de la région, comme la Libye, en plus de la menace terroriste dans la région sahélo-saharienne et les problèmes liés à l’immigration et à la traite des êtres humains.

"Le Maroc agit dans un contexte de turbulences qui fait apparaître notre pays comme un îlot de stabilité", a-t-il précisé, estimant que cette situation "confère des atouts à la diplomatie marocaine mais pose, en même temps, le défi de préserver la stabilité du Royaume et la nécessité d’oeuvrer pour la stabilité de toute la région".

M. Bourita a mis en avant la "vocation historique et naturelle du Maroc, de par sa position géographique, son histoire, ses choix politiques, et la vision royale, en tant que pont entre l’Afrique et l’Europe, entre le monde arabe et l’Europe, entre le monde musulman et le monde non musulman".

Le Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, s’est engagé dans un processus de réformes ayant créé un contexte différent de celui des autres pays de la région, a-t-il dit, rappelant que depuis son intronisation, le souverain a accéléré le rythme des réformes économiques, politiques et sociales, notamment celles ayant trait aux droits de la femme et à la lutte contre l’exclusion et la précarité sociale, en plus de de l’ouverture politique.

"Aujourd’hui, le Maroc est une plate-forme de construction automobile, l’une des plus importantes de la Méditerranée. Le Royaume attire les constructeurs aéronautiques, possède la plus grande installation d’énergie solaire au monde et a lancé le premier TGV en Afrique, en plus du port de Tanger qui est le plus grand de la Méditerranée", a-t-il ajouté.

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