Des ONG ont aussitôt dénoncé un jugement politique.
Arrêté en 2014, Ali Salmane purge déjà une peine de quatre ans de prison dans une autre affaire. Il a été condamné en juillet 2015 pour "incitation à la haine confessionnelle", dans un pays à majorité chiite dirigé par une monarchie sunnite.
Poursuivis aussi pour "intelligence" avec le Qatar, le chef du mouvement Al-Wefaq, ainsi que deux de ses collaborateurs, Hassan Sultan et Ali al-Aswad, avaient été acquittés en juin par la Haute cour pénale de Bahreïn. Le procureur général avait néanmoins interjeté appel.
Le jugement de dimanche peut encore faire l’objet d’un recours devant la Cour de cassation.
Le procureur a affirmé dans un communiqué que les trois hommes avaient été condamnés à la perpétuité à l’unanimité par la Cour d’appel pour "actes d’hostilité envers le royaume de Bahreïn" et "intelligence avec le Qatar (…) pour renverser l’ordre constitutionnel dans le pays".
Ali Salmane avait une première fois été inculpé le 1er novembre 2017 "d’intelligence avec l’Etat du Qatar (…) en vue de nuire à Bahreïn et de renverser son régime".
Les autorités avaient alors affirmé se baser sur une conversation téléphonique datant de 2011 entre l’opposant chiite bahreïni et l’ancien Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani.
Cette inculpation était intervenue après l’embargo décrété en juin 2017 contre le Qatar par l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Ces pays avaient accusé le Qatar de soutenir des mouvements islamistes radicaux, ce que Doha a démenti, et de se rapprocher de l’Iran chiite. Le Qatar avait accusé ses adversaires de chercher à mettre sa politique étrangère sous tutelle.