Axa : «Les coûts peuvent être 40 % moins chers» au Maroc
Les grandes entreprises françaises assument leur implantation au Maroc. Avec un argument choc : il ne s’agit en aucun cas de délocalisations.
« En assurance automobile, nous faisons face à 160 concurrents sur le marché français. Si nous voulons avoir des prix compétitifs, nous devons maîtriser nos coûts. Et le Maroc est un pays dans lequel les coûts de fonctionnement peuvent être 40 % moins chers », assure Eric Lemaire, le porte-parole d’Axa.
Aujourd’hui, 500 de ces salariés marocains travaillent pour la France. Ils devraient être 1 500 en 2012. Du côté de BNP Paribas, on explique que « les activités à Casablanca sont des développements informatiques pour l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ». Sur les 6 000 postes de travail dans l’informatique au niveau mondial, dont la moitié en France, le site de Casablanca rassemble 400 informaticiens.
Chez Ubisoft, le géant français du jeu vidéo, c’est la recherche de compétences « rares » qui a poussé le groupe à s’installer à Casablanca. « Le Maroc forme de bons ingénieurs », souligne-t-on chez Ubisoft. Rien à voir donc avec le faible coût du travail et les réductions fiscales ? « Cela compte aussi. Mais ce n’est pas notre motivation première. Nous payons bien nos salariés marocains. Sinon, ils pourraient facilement trouver un emploi chez un concurrent. »
Pas d’impôts pendant cinq ans
Plus d’un millier d’entreprises sont implantées au Maroc. Elles y emploient 115 000 personnes dont beaucoup travaillent, certes, pour le marché local. Mais les activités délocalisées au Maroc pour servir essentiellement le marché français représentent déjà 35 000 emplois au Maroc. Un chiffre qui devrait tripler d’ici à 2015.
Dans ce but, deux quartiers d’affaires offshore c’est-à-dire dédiées aux entreprises qui délocalisent ont déjà été construits à Rabat et à Casablanca. Ils hébergent Axa, Atos Origin, BNP ou Bull (voir notre document) et trois autres sont en projet à Fès, Marrakech et Oujda.
Dans ces zones franches, les groupes français sont exonérés d’impôts sur les sociétés pendant cinq ans. Par ailleurs, leurs employés bénéficient d’un plafond d’impôt sur le revenu de 20 %, contre 38 % pour les autres citoyens marocains ! Mieux, le gouvernement du royaume rembourse la formation de chaque nouvel employé jusqu’à hauteur de 5 800 € (65 000 dirhams) étalés sur trois ans. Peu importe que cette formation soit réalisée au Maroc ou à l’étranger. « En matière de formation, l’Etat nous paie tout », confirme un dirigeant d’entreprIse.