Attentats à Paris: Nicolas Sarkozy appelle à la reprise des relations entre la France et le Maroc
L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a appelé lundi au micro de RTL à la reprise rapide de la coopération sécuritaire entre la France et le Maroc.
« Dans une affaire de terrorisme, une affaire sur deux est élucidée à partir d’un renseignement venant d’un service étranger », a affirmé Nicolas Sarkozy, président de l’UMP (opposition).
Assurant que pour garantir la sécurité de Français, l’ancien chef d’Etat a estimé qu’ « un travail doit s’engager très rapidement: le renforcement de nos liens avec les services de renseignements étrangers », soulignant que "L’unité ne doit pas empêcher la lucidité et l’analyse".
L’ancien ministre français de l’Intérieur, Charles Pasqua, avait également déploré le ralentissement de la coopération antiterrorisme entre la France et le Maroc, qualifiant le royaume de « principale source de renseignement ».
Réagissant dans un entretien au Figaro à l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, Charles Pasqua avait souligné que cette attaque nécessite de « remettre tous les services en état d’alerte maximum comme cela semble avoir été faite ».
« Nous devons aussi renforcer nos relations sur le plan international. Or, actuellement, nos relations avec le Maroc, qui était l’une de nos principales sources de renseignement, sont considérablement distendues, pour des raisons que j’ignore », avait-il dit.
Depuis février 2014, les relations entre Rabat et Paris se sont tendues suite à l’irruption de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour remettre une convocation au patron de la Direction générale de la sécurité du territoire pour des allégations de torture. D’autres couacs ont suivi compliquant davantage les chances d’une reprise.
Depuis, la coopération judiciaire a été suspendue par le Maroc qui réclame sa refonte de fond en comble, tout comme la coopération antiterroriste qui se serait considérablement ralentie.
Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique de cette semaine, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, est revenu sur cette crise, estimant que « Le facteur confiance est fondamental", et "quand cette confiance est ébranlée, il y a problème".
"Soyons clairs: notre sentiment est qu’il n’y a pas chez notre partenaire français de volonté politique réelle de faire obstacle aux manipulations antimarocaines émanant de milieux connus pour leur hostilité à notre encontre", a-t-il relevé.
Pour le ministre Mezouar, "c’est cette absence d’engagement et de détermination, cette frilosité, cette sorte de porosité constatée au cœur même du pouvoir vis-à-vis des pressions de certains lobbies qui portent atteinte à la sérénité de notre relation".