Attaque d’une mosquée en Égypte : au moins 305 morts dont 27 enfants

L’attentat, survenu vendredi, a fait au moins 305 morts. Il n’a pas été revendiqué, mais l’armée a procédé à des frappes aériennes dans le Nord-Sinaï.

Funérailles, prières, bandeaux noirs dans les médias : l’Égypte a entamé samedi trois jours de deuil national en hommage aux 305 personnes tuées, dont 27 enfants, la veille dans une mosquée, l’attaque la plus sanglante dans l’histoire récente du pays. Quelques heures après la promesse du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de « venger les martyrs », l’armée a procédé dans la nuit à des frappes aériennes dans la zone de l’attaque, dans la région orientale du Sinaï où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe djihadiste État islamique (EI). Encore non revendiqué, même si tout pointe vers une opération djihadiste, l’attentat survenu lors de la prière du vendredi dans la mosquée al-Rawda de Bir al-Abd, à 40 kilomètres à l’ouest d’Al-Arich, capitale de la province du Nord-Sinaï, s’est soldé par au moins 305 tuéset 109 blessés.

« Le terrorisme dans la maison de Dieu », pouvait-on lire samedi dans les médias qui arboraient des bandeaux noirs en signe de deuil. En fin de matinée, toutes les mosquées du pays vont dédier la prière aux « martyrs » de cet attentat, ont annoncé les médias. Des proches des victimes se pressaient à l’hôpital d’Ismaïlia, ville proche du canal de Suez dans le nord-est du pays, où les blessés ont été transportés pour être soignés, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. Les funérailles de certaines des personnes décédées doivent avoir lieu samedi. Le président Sissi a appelé les forces armées à édifier un mémorial en hommage aux victimes, rapportent les médias d’État. Les télévisions montraient en boucle les images de corps gisant dans la mosquée comme celles des ambulances et centres de soins portant secours aux blessés.

Depuis 2013 et la destitution par l’armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, un groupe djihadiste qui est devenu la branche égyptienne de l’EI attaque régulièrement les forces de sécurité égyptiennes dans le nord du Sinaï. Des centaines de policiers et soldats, ainsi que des civils, ont été tués dans ces attaques. Vendredi, des témoins ont déclaré que les assaillants avaient encerclé la mosquée avec des véhicules tout-terrain et qu’ils avaient ensuite posé une bombe à l’extérieur du bâtiment. La mosquée al-Rawda est notamment fréquentée par des adeptes du soufisme, un courant mystique de l’islam honni par l’EI. L’an dernier, les djihadistes avaient capturé et décapité un vieux chef soufi, l’accusant de pratiquer la magie, interdite par l’islam. Plusieurs adeptes du soufisme ont également été kidnappés puis libérés après s’être « repentis ».

Après qu’elle eut explosé, les hommes armés ont tiré sur les fidèles paniqués qui tentaient de fuir et mis le feu aux véhicules de ces derniers afin de bloquer les routes menant à la mosquée. Les hommes armés « sont entrés dans la mosquée, ils étaient entre 10 et 20 et ont tué plus de personnes qu’ils n’en ont blessé », a raconté à l’Agence France-Presse Magdy Rizk, blessé dans l’attaque. « Ils portaient des masques et des uniformes militaires », a ajouté Magdy Rizk, précisant que les familles vivant dans cette zone majoritairement soufie avaient déjà subi des menaces de groupes extrémistes. Des conscrits faisaient également partie des fidèles, selon des sources médicales à Al-Arich.

Atlasinfo avec AFP

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