Assassinat des moines de Tibhirine: l’Algérie « n’a rien à cacher » (Ouyahia)

Assassinat des moines de Tibhirine: l
Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a affirmé jeudi 2 février que l’Algérie n’avait "rien à cacher" sur l’assassinat en 1996 des sept moines français de Tibhirine, à 90 km à l’ouest d’Alger, suite à la demande de commission rogatoire internationale adressée par des juges français.

16 ans ans après, le mystère demeure. La mort, en mars 1996 en Algérie, des sept religieux trappistes – décapités et dont les corps n’avaient jamais été retrouvés – avait soulevé le cœur de la communauté internationale et suscité bien des questions. Leurs enlèvements et leurs assassinats étaient jusqu’alors imputés au groupe islamiste armé (GIA) qui les avait d’ailleurs revendiqués. Mais les éléments assemblés bribe par bribe ces dernières années mettent cependant à mal cette thèse. ils entretiennent le soupçon d’une implication des services de sécurité algériens dans un enlèvement des moines qui aurait mal tourné.

"L’Algérie n’a rien à cacher, l’Algérie a des conventions de coopération judiciaire avec la France et elle a toujours coopéré sur ce dossier avec la France", a déclaré le Premier ministre en marge de la cérémonie de clôture de la session d’automne de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ouyahia a indiqué, selon l’agence APS, que les ministères français et algérien de la Justice coopéraient sur ce dossier.

Le juge françaisTrévidic a en effet adressé une commission rogatoire internationale à l’Algérie pour autopsier les dépouilles des moines et auditionner des témoins clés, seize ans après l’assassinat des religieux.

Le juge d’instruction du pôle antiterroriste, qui a récupéré l’enquête en 2007, a adressé aux autorités algériennes, via le quai d’Orsay, une commission rogatoire internationale, selon l’information révélée par l’hebdomadaire Marianne et confirmée de source proche, pour pouvoir autopsier les dépouilles, auditionner une vingtaine de témoins susceptibles d’apporter des éclaircissements sur les conditions de l’enlèvement des moines dans leur monastère de Tibhirine dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 et peut-être retrouver la trace des corps disparus, seules les têtes reposant dans les cercueils.

Outre l’identification formelle des victimes, l’autopsie des dépouilles – ce qui n’a étonnamment jamais été réalisé jusqu’à présent – pourrait fournir de précieuses indications, même seize ans après le drame, sur les conditions précises de leur mort : les moines ont-ils été tués par balle, ont-ils été décapités ante ou post mortem ?

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite