Après le rappel des ambassadeurs d’Arabie, des Emirtas et de Bahreïn au Qatar, l’Egypte rappelle à son tour son ambassadeur
"L’ambassadeur d’Egypte à Doha, qui se trouve au Caire depuis début février, ne retournera pas au Qatar pour l’instant et son maintien ici (au Caire) est une décision politique", a annoncé le gouvernement égyptien dans un communiqué mis en ligne jeudi soir.
Une crise sans précédent a éclaté au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont trois membres (Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Bahreïn) ont décidé mercredi de rappeler leurs ambassadeurs au Qatar, pays qu’ils accusent de soutenir activement la mouvance islamiste.
Le retrait des trois diplomates doit marquer "le début d’une correction de la trajectoire prise par le gouvernement qatari, contraire à celles de tous nos frères" au sein du CCG, a espéré Le Caire dans son communiqué.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont apporté un soutien massif tant politique que financier aux autorités égyptiennes mises en place par l’armée après la destitution le 3 juillet 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, alors que le Qatar a pris fait et cause pour les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi.
"Le Qatar doit clairement afficher sa position, s’il choisi de se ranger du côté de la solidarité arabe (…) ou de l’autre côté et en assumer les conséquences", ajoutent les autorités égyptiennes.
Début janvier, peu après que les Frères musulmans ont été déclarés "organisation terroriste" par les autorités égyptiennes, Le Caire avait convoqué l’ambassadeur du Qatar pour protester contre les critiques de Doha concernant la répression des membres de la confrérie depuis l’été dernier.
Au moins 1.400 personnes, en grande majorité des islamistes, ont été tuées par les forces de l’ordre égyptiennes, selon Amnesty International.
L’Egypte a encore souligné dans son communiqué qu’elle "ne tolérera aucune tentative interne ou externe d’altérer le destin de son peuple".
Plusieurs journalistes de la chaîne satellitaire du Qatar Al-Jazeera, accusés d’avoir soutenu les Frères musulmans, sont actuellement jugés au Caire.