Appel de plusieurs ONG au président Hollande sur la répression des droits de l’Homme en Algérie

Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), ont attiré l’attention du président François Hollande, à l’occasion de sa visite officielle à Alger (19-20 décembre), sur "la répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et des militants syndicaux qui n’a fait que s’amplifier en Algérie".

Dans cette lettre ouverte rendue publique lundi à Paris, les neuf signataires dénoncent "le harcèlement judiciaire" à l’égard des défenseurs des droits de l’Homme et de militants syndicaux, "la répression policière, l’interdiction injustifiée de manifestations et réunions publiques" ainsi que "les pratiques abusives" entravant l’action des syndicats et de la société civile algérienne.

Elles attirent également son attention sur la "régression des libertés publiques", les entraves à la création des associations, à l’indépendance des journalistes et la liberté d’opinion et de publication.

Dans ce tableau sombre, les associations des droits de l’Homme relèvent les refus "non motivés" de demandes de création de nouveaux syndicats autonomes dans différents secteurs ainsi que "l’impunité des auteurs de disparitions forcées et d’autres violations graves et massives des droits de l’Homme" commises durant les années 90, malgré les nombreuses condamnations formulées par différents organes du Haut-commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies.

"A l’occasion de votre visite, nos organisations vous demandent d’inclure en priorité, dans toute négociation avec les autorités algériennes, la question du respect et de l’application réelle des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme ainsi que des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), ratifiées par l’Algérie", soulignent-ils.

Cela se traduit par le refus de délivrance de visas que "nos organisations comme d’autres organisations internationales des droits de l’Homme ou syndicats étrangers rencontrent et qui ont pour effet d’entraver le travail sur le terrain avec les organisations algériennes", ajoutent les signataires.

Elles invitent enfin le président Hollande à "rencontrer la société civile afin d’entendre l’intense aspiration démocratique des Algériennes et des Algériens".

Cette lettre ouverte a été signée notamment par M. Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH-France), Mme Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), M. Michel Tubiana, président du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), M. Halim Derbal pour le Bureau de l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie (ACDA), Mme Nassera Dutour, porte-parole du Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA), M. François Della Sudda, président du Comité International de Soutien au Syndicalisme Autonome Algérien (CISA) et Me Amine Sidhoum, coordinateur du Réseau des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH).

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