Antonio Guterres succédera le 1er janvier à Ban Ki-moon

Le Portugais Antonio Guterres succédera le 1er janvier au Sud-Coréen Ban Ki-moon au poste de secrétaire général de l’ONU, avec pour mission de muscler une institution affaiblie par les tensions entre grandes puissances et la multiplication des conflits dans le monde.

L’ex-Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés, qui vient d’affronter à ce titre la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale, a été officiellement nommé jeudi par les 193 pays membres de l’ONU pour un mandat de cinq ans, après avoir reçu jeudi dernier la bénédiction des 15 pays du Conseil de sécurité.

M. Guterres, polyglotte de 67 ans, devait prononcer un discours jeudi matin, avant de prendre ses quartiers avec son équipe de transition dans des bureaux temporaires situés en face du siège de l’ONU à New York (Etats-Unis).

M. Guterres a été en tant que Haut commissaire aux réfugiés "en première ligne face aux conflits armés et aux souffrance humaines", a salué Ban Ki-moon. Son travail a été "une bouée de sauvetage pour des millions et des millions de gens obligés d’abandonner leur foyer".

L’ex-Premier ministre portugais, premier ex-chef de gouvernement à accéder à ce poste, a encore deux mois et demi avant de prendre ses fonctions à New York. Mais les attentes sont déjà fortes pour qu’il reprenne l’initiative sur les grandes crises actuelles, comme la guerre en Syrie ou la crise des réfugiés, dans un contexte de tensions exacerbées entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine.

Guterres a été désigné après une campagne d’une transparence inédite pour le poste le plus prestigieux de la diplomatie mondiale. Des décennies durant, sa sélection était le fruit de tractations à huis clos entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni.

L’ambassadrice des Etats-Unis, Samantha Power, a néanmoins prévenu qu’il héritait "des défis les plus complexes posés à la paix, à la sécurité, aux droits de l’homme et au développement que le monde ait connus".

Signe des tensions actuelles entre grandes puissances, le Conseil de sécurité se déchire depuis des mois sur le conflit syrien. Deux textes concurrents, l’un proposé par la France et l’autre par la Russie, ont ainsi été rejetés samedi, qui appelaient à stopper les hostilités.

Outre le conflit syrien et la crise des réfugiés, plusieurs missions de maintien de la paix de l’ONU sont aussi en difficulté. En Centrafrique notamment, où les Casques bleus ont été accusés d’agressions sexuelles sur des enfants, ou au Soudan du Sud plongé dans un sanglant chaos.

(Avec AFP)

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