Algérie: un an de prison avec sursis pour un militant des droits de l’Homme

Un militant algérien des droits de l’Homme résidant en France a été condamné mardi en Algérie à un an de prison avec sursis pour « incitation à la haine » sur les réseaux sociaux, a-t-on appris auprès de son avocat.

Salim Yezza, incarcéré depuis le 16 juillet, devait être remis en liberté à l’issue du jugement rendu par le tribunal correctionnel de Ghardaïa (sud), a indiqué Me Koceila Zerguine. Il a précisé que son client allait faire appel de ce jugement.

Venu en Algérie pour assister à l’enterrement de son père, M. Yezza, 44 ans, a été arrêté le 14 juillet à l’aéroport de Biskra (425 km au sud-est d’Alger) alors qu’il rentrait en France, où il réside depuis 2011.

Salim Yezza a été poursuivi pour avoir "exprimé sur sa page Facebook sa solidarité avec les Mozabites", une minorité berbère, à la suite de violences intercommunautaires dans la région de Ghardaïa, a précisé Me Zerguine.

Ghardaïa, la principale ville du Mzab (centre), a été le théâtre d’affrontements communautaires de décembre 2013 à juillet 2015 entre Mozabites (berbères) et Chaâmbas (Arabes), qui ont fait plus de 35 morts.

Le parquet avait requis le 24 juillet deux ans de prison ferme pour "incitation à attroupement" et "incitation à la haine".

L’Algérie compte plusieurs communautés berbères. Outre les Kabyles, la plus importante, figurent parmi elles les Mozabites dans la Vallée du Mzab, les Chaouis dans les Aurès (est) ou les Touaregs (sud).

Les revendications identitaires et linguistiques kabyles, et plus largement berbères, avaient longtemps été niées voire réprimées par l’Etat algérien, désireux d’unir le pays autour de l’arabité. Mais plusieurs mesures ont depuis été prises par les autorités.

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