Algérie : l’armée écarte une transition hors des institutions, se porte garant

Toute transition hors des institutions en place en Algérie est « irraisonnable », a mis en garde mercredi l’armée, tout en assurant qu’elle garantirait « la transparence » du processus devant mener sous trois mois à une présidentielle pour désigner le successeur d’Abdelaziz Bouteflika.

L’armée joue ces dernières semaines un rôle politique central en Algérie, théâtre d’un mois et demi de contestation massive et inédite contre le "système" au pouvoir, en usant de son influence pour contraindre M. Bouteflika à la démission le 2 avril.

Les manifestants refusent que la transition post-Bouteflika soit gérée par les hommes et les structures mis en place par celui qui fut le chef de l’Etat pendant 20 ans, et demandent la mise sur pied d’institutions ad hoc pour réformer le pays.

"Il est irraisonnable de gérer la période de transition sans les institutions", a estimé le puissant chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, mettant en garde contre les "conséquences" d’un tel scénario "qui pourraient compromettre tout ce qui a été réalisé depuis l’indépendance à ce jour".

"La préparation des élections présidentielles se fera avec l’accompagnement" de l’armée, "qui veillera au suivi de cette phase (…) dans le strict respect des règles de transparence et d’intégrité et des lois de la République", a ajouté le général Gaïd Salah, cité dans un communiqué du ministère de la Défense.

Ses propos interviennent à la prise de fonctions du président de la Chambre haute, Abdelkader Bensalah, en tant que président par intérim pour une période de trois mois, comme le prévoit la Constitution.

Le général Gaïd Salah a mis en garde, sans citer de nom, contre "l’apparition de tentatives de la part de certaines parties étrangères" ayant "des antécédents historiques avec l’Algérie de "déstabiliser le pays".

Il a déploré dans les manifestations des "slogans irréalisables visant à mener le pays vers un vide constitutionnel et détruire les institutions de l’Etat" en référence aux demandes de la contestation du départ de l’ensemble du "système" au pouvoir.

Mercredi, plusieurs milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues à Alger et dans plusieurs villes du pays. Aux cris de "Bensalah dégage", ils ont une nouvelle fois demandé la fin du "système Bouteflika" et un scrutin présidentiel "libre et démocratique".

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