Algérie: des protestataires ferment un barrage pour obtenir « le goudronnage d’une route »

Des citoyens algériens ferment, depuis trois jours, un barrage alimentant 23 communes en eau potable dans la région de Béjaïa, à 263 km d’Alger, pour obtenir « le goudronnage d’une route » desservant quatre villages, rapportent mardi des médias locaux.

Les habitants de la commune rurale Tala Hamza, dans la banlieue du chef-lieu éponyme de cette wilaya, ont décidé de mettre hors état de service cette vitale infrastructure hydraulique après avoir usé de toutes "les voies légales" pour demander la réfection du tronçon routier en question, indique-t-on de mêmes sources.

"C’est la seule façon qui nous reste pour que les autorités daignent nous entendre", a déclaré au quotidien +El Watan+ l’un des habitants, qui ont pris l’habitude de bloquer une importante route nationale menant vers l’Est du pays dans leur lutte qui se poursuit depuis près de 7 ans.

Dans une intervention sur les ondes d’une radio locale, le wali de Béjaïa, Ahmed Hamou Touhami, a qualifié de "criminel" le fait de priver des milliers de gens d’eau potable, écartant la possibilité de satisfaire dans l’immédiat la revendication des populations de cette région.

"Il est utopique de trouver les budgets nécessaires pour bitumer les 1.200 kilomètres de chemins communaux", a-t-il lancé, sans ambages.

Pour le quotidien +El Watan+, plus gros tirage du pays, "l’indifférence qu’affichent les pouvoirs publics vis-à-vis des revendications des citoyens pousse à des modes de protestation de plus en plus radicaux".

Ainsi, le journal rappelle que la semaine dernière, des habitants d’un village non loin de cette région ont bloqué toute la journée une route nationale pour demander la relaxe d’un des leurs, détenu suite à une plainte du maire.

Le même axe routier a été déjà fermé, simultanément avec la voie ferrée, pendant huit jours consécutifs par des villageois qui "réclamaient des conditions de vie plus décentes", rappelle encore la même publication, qui souligne que "ces actions en constante radicalisation expriment un mal-vivre profond auquel l’Etat peine à trouver des solutions". J

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