Alexandre Benalla, ex-conseiller de Macron, a minima devant le Sénat
Alexandre Benalla, l’ex-collaborateur du président français convoqué lundi devant le Sénat pour s’expliquer sur ses agissements, a refusé de répondre aux questions concernant les passeports diplomatiques dont l’usage abusif lui vaut une mise en examen.
"Je ne répondrai pas à ces questions devant votre commission, j’en suis désolé", a décliné l’ancien chargé de mission de l’Elysée, sûr de lui et réitérant ce refus à plusieurs reprises malgré l’insistance du président de la commission d’enquête, Philippe Bas (Les Républicains – droite) et du rapporteur Jean-Pierre Sueur (socialiste).
"Les déclarations que je peux faire devant vous sous serment peuvent être retenues contre moi par la justice ultérieurement", a-t-il justifié.
Alors qu’il a utilisé de son propre aveu "23 fois" les passeports diplomatiques qu’il était supposé avoir rendus après son licenciement l’été dernier, il a affirmé que ces déplacements à l’étranger n’avaient "aucun rapport" avec ses précédentes fonctions à l’Elysée.
Il s’était notamment trouvé au Tchad une semaine avant un voyage officiel de M. Macron dans ce pays en décembre.
M. Benalla, déjà mis en examen cet été pour des violences sur des manifestants le 1er mai, l’a été de nouveau vendredi pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son licenciement des services de la présidence.
"Ces passeports ont été délivrés normalement", a-t-il seulement lâché, alors que pour M. Bas, son silence pouvait laisser penser que la question le gênait.
M. Benalla a assuré avoir restitué les passeports diplomatiques "à la demande de la présidence de la République et du ministère des Affaires étrangères (…) dans le courant du mois d’août 2018" mais ajouté qu’ils lui avaient "été rendus à nouveau début octobre 2018 (…) avec un certain nombre d’éléments personnels, un chéquier, une paire de clés, etc…". Avoir voyagé avec était une "connerie", a-t-il concédé.
Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, entendu mercredi au Sénat, avait chargé M. Benalla en révélant qu’il était également en possession de deux passeports de service, soupçonnant que l’un d’eux ait été obtenu en juin 2018 via une "falsification" de documents.
A propos des passeports diplomatiques, des "passeports de service", de ses activités actuelles ou de ses déplacements en Afrique postérieurs à son licenciement, M. Benalla a le plus souvent botté en touche.