Airbus lance sa première usine d’hélicoptères en Chine
Airbus a lancé samedi la construction de sa première usine d’hélicoptères en Chine, un pays encore sous-équipé en appareils de sauvetage civils, du fait de l’étroit contrôle de l’espace aérien par les militaires.
Il s’agit de la première usine d’un fabricant d’hélicoptères étranger sur le sol chinois, a-t-il souligné. Airbus a déjà ouvert une première usine d’assemblage d’avions en Chine à Tianjin (est), en 2008.
Au termes d’une lettre d’intention signée en 2015 lors d’une visite en Chine de la chancelière allemande Angela Merkel, Airbus Helicopters prévoit de produire en dix ans 100 appareils H135, des bimoteurs légers, déjà commandés par le consortium chinois partenaire du projet. Le montant total du contrat est évalué à un milliard d’euros en tenant compte de la valeur des hélicoptères (environ un million d’euros par unité) et des infrastructures de l’usine.
Alors qu’Airbus Helicopters a vu son chiffre d’affaires reculer de 2% l’an dernier, le groupe compte sur la Chine pour dynamiser ses ventes. Le pays est devenu son premier marché l’an dernier devant les Etats-Unis avec 48 appareils vendus, soit près de la moitié du marché chinois.
Avec un parc de seulement 800 appareils pour toute la Chine, contre 8.000 en Europe et 12.000 aux Etats-Unis, le potentiel de croissance est vaste, observe le directeur commercial Chine d’Airbus Helicopters, Vincent Dufour.
La progression du marché chinois reste cependant entravée par l’armée de l’air, qui contrôle l’espace aérien à basse altitude, mais Airbus espère que les militaires relâchent progressivement leur contrôle comme ils l’ont fait à la fin des années 1990 pour l’aviation commerciale.
Le pays reste également sous équipé en infrastructures, particulièrement en héliports.
Airbus compte vendre en priorité son H135 pour les vols de secours médical mais aussi à la police chinoise. Les forces de police de plusieurs provinces sont déjà équipées de l’appareil européen.
Ces ventes d’appareils civils aux policiers ne contredisent pas l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine, souligne M. Faury, qui rappelle que le groupe "n’a pas pour politique de vendre du matériel militaire" à ce pays.
Avec afp