Aïd El Kebir en France : l’abattage des animaux, toute une logistique
C’est samedi qu’aura lieu la grande fête de l’Aïd, qui va durer trois jours. Partout en France, l’Etat met à disposition des abattoirs pour l’abattage rituel. Et la logistique pour faire venir cette tonne de viande sur les étals n’est pas toujours simple.
Abattoirs mobiles
Ainsi, dans chaque région française, les préfectures ont donc dressé la liste des abattoirs disponibles, permettant de se conformer aux rites musulmans. En Ile-de-France, par exemple, trois abattoirs ont été sélectionnés*. Et face à la demande, cinq abattoirs mobiles sont également mis sur pied pour l’occasion. Chacun d’entre eux a la capacité d’abattre rituellement plusieurs centaines d’agneaux.
En Seine-Saint-Denis, qui compte l’une des communautés musulmanes les plus importantes de France, "seul un abattoir mobile a été mis en place", déplore M’hammed Henniche, de l’union des associations musulmanes du département (UAM 93). Avec son équipe, ils ont organisé une logistique complexe pour permettre aux familles de récupérer leur animal. "Nous faisons venir plus de 300 agneaux de toute l’Ile-de-France pour le jour de l’Aïd, détaille-t-il. Ils seront déposés dans les différentes mosquées du 93".
Risques d’arnaque
Face à cette demande énorme et très ponctuelle, certains bouchers ou commerces sont tentés de mettre de côté certaines règles religieuses. Il faut dire que le prix de la viande a tendance à flamber pendant cette période, certaines carcasses pouvant atteindre les 300 euros. "Certains bouchers proposent un mouton dès 9 heures du matin. Il est impossible que celui-ci ait pu être abattu le matin même, met en garde M’hammed Henniche. De même, la grande distribution ne joue pas vraiment le jeu, en ne donnant pas tous les détails sur l’abattage". En cas de doute, il recommande de se rapprocher des mosquées et des associations musulmanes locales.
S’il y a quelques années, beaucoup de particuliers se chargeaient eux-mêmes de l’abattage au sein même de leur maison, cette pratique est désormais marginale. Selon la loi, les abattages réalisés en tout autre lieu que les abattoirs "constituent un délit et sont passibles de peine allant jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende".
* Jossigny et Meaux, en Seine-et-Marne ainsi que Goussainville, dans le Val d’Oise.
** Coulommiers (77), Trappes (78), Villiers-sur-Marne (77) et La Courneuve (93)