Affaire Solère: le député accuse deux magistrates de « faux » et porte plainte

Le député LREM Thierry Solère, visé par une instruction pour fraude fiscale et trafic d’influence, a déposé une plainte pour « faux et usage de faux » concernant un document rédigé par le parquet de Nanterre dans l’enquête le concernant, a-t-on appris dimanche auprès de son avocat.

Le député des Hauts-de-Seine a déposé une plainte contre X le 29 janvier pour "faux et usage de faux en écriture publique" auprès du parquet de Paris, a indiqué à l’AFP l’un de ses avocats, Me Pierre-Olivier Sur, confirmant une information du JDD.

Cette plainte est "en cours d’analyse" par le parquet de Paris, qui devra ensuite décider s’il ouvre ou non une enquête sur les faits dénoncés, a de son côté précisé à l’AFP une source judiciaire.

Le député accuse indirectement la procureure de la République de Nanterre Catherine Denis d’avoir basé sa demande de levée d’immunité parlementaire sur des informations qu’elle savait erronées.

Formulée en juin 2018, cette demande avait été transmise par sa supérieure hiérarchique l’ancienne procureure générale de Versailles, Véronique Malbec.

"Thierry Solère ne peut admettre que l’Assemblée nationale ait été trompée par la justice pour que cette dernière obtienne la levée de son immunité parlementaire", a affirmé Me Sur.

A la suite de cette requête, en juillet 2018, le député, qui a toujours clamé son innocence dans ce dossier, s’était vu retirer son immunité et avait été placé en garde à vue puis remis en liberté sur avis médical.

Sollicitée par l’AFP, la procureure de Nanterre n’a pas souhaité faire de commentaire dimanche.

M. Solère, ex-député LR qui a rejoint LREM, était visé depuis septembre 2016 par une enquête préliminaire du parquet de Nanterre confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), pour fraude fiscale, élargie depuis à d’autres soupçons.

Lundi, le parquet a annoncé que ces investigations avaient été confiées à un juge d’instruction: une information judiciaire a été ouverte notamment pour fraude fiscale, trafic d’influence, détournement de fonds publics et financement illicite de dépenses électorales.

Cette instruction vise six autres personnes physiques et six personnes morales, qui sont concernées par "tout ou partie" des infractions évoquées.

Pour sa part, M. Solère est notamment soupçonné d’avoir bénéficié de "faux prêts" consentis par les sociétés d’un promoteur immobilier, ayant permis l’acquisition de quatre appartements.

Dans sa plainte dont l’AFP a eu connaissance, le député estime que des éléments attestant de la régularité de ces prêts avaient été transmis au parquet ou récupérées lors de perquisitions avant la demande de levée d’immunité.

En dehors de ce volet, les soupçons de fraude fiscale qui pèsent sur lui portent sur la période 2010-2013, alors qu’il était conseiller général des Hauts-de-Seine et travaillait en parallèle comme conseiller dans le privé.

Il est aussi soupçonné de s’être servi de sa position pour "aider ses sociétés clientes à obtenir des contrats publics", selon un article du Monde publié en 2018. L’embauche de l’épouse d’un ex-dirigeant d’une société cliente en tant qu’assistante parlementaire intéresse en outre les enquêteurs.

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