Adoption à l’Assemblée générale d’une résolution arabe sur la Syrie

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Les membres de l’Assemblée générale ont adopté, vendredi, un projet de résolution sur la Syrie, présenté par le groupe des pays arabes siégeant à l’ONU.

Ce projet, adopté avec 133 voix pour, 13 contre et 31 abstentions, "condamne le recours accru aux armes lourdes par les autorités syriennes, notamment le pilonnage aveugle d’agglomérations à partir de chars et d’hélicoptères".

Le texte, soutenu par 54 pays, dont le Maroc, condamne aussi "la poursuite des violations flagrantes, généralisées et systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes et les milices progouvernementales comme l’emploi de la force contre des civils, les massacres, les exécutions arbitraires, le meurtre et la persécution de manifestants, de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes, les détentions arbitraires, les disparitions forcées, l’entrave à l’accès aux soins médicaux, la torture, les violences sexuelles et les mauvais traitements, y compris contre des enfants".

La résolution, intitulée "La situation en République Arabe de Syrie", exige également l’application de "manière visible" des résolutions 2042 (2012) et 2043 (2012) du Conseil de sécurité pour mettre fin "à la violence armée sous toutes ses formes, permettant ainsi d’instaurer un climat propice à une cessation durable de la violence et à une transition politique conduite par les Syriens et répondant aux aspirations du peuple syrien".

L’Assemblée générale exige également que "les autorités syriennes respectent strictement les obligations qui leur incombent en vertu du droit international dans le domaine des armes chimiques et biologiques", précise la résolution.

Le texte appelle, à cet égard, "les autorités syriennes à s’abstenir d’utiliser ou de transférer à des acteurs non étatiques toutes armes chimiques ou biologiques, ou tout autre matériel connexe, et qu’elles honorent leurs obligations de rendre compte de toutes les armes biologiques et chimiques ainsi que de tout matériel connexe et de les garder en sécurité".

La résolution insiste aussi sur l’importance de faire respecter le principe de la responsabilité et la nécessité de mettre fin à l’impunité et d’amener les auteurs de violations des droits de l’homme à répondre de leurs actes. Elle exige que les autorités syriennes "fassent en sorte que la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie et les personnes travaillant pour elle puissent entrer immédiatement en Syrie et avoir accès à toutes les régions du pays".

Le texte de six pages déplore la détérioration de la situation humanitaire en Syrie et engage les autorités syriennes à accorder au personnel des organisations humanitaires un accès "immédiat, libre, sans entrave et en toute sécurité à toutes les populations qui ont besoin d’assistance". Il se déclare aussi "profondément préoccupée par le nombre croissant de réfugiés et de déplacés résultant de la persistance de la violence" et "invite les Etats Membres à fournir tout l’appui nécessaire au peuple syrien".

Au volet d’une solution politique à la crise syrienne, le texte lance "un appel en faveur d’une transition politique sans exclusive conduite par les Syriens et menant à l’instauration d’un régime politique démocratique et pluraliste".

Contrairement à des versions ayant circulé au cours des derniers jours, le texte adopté ne demande plus le départ du pouvoir du président syrien Bachar al-Assad, ni l’application de sanctions économiques contre Damas.

Ces deux points ont été omis de la résolution à l’issue de tractations laborieuses dans les coulisses de l’ONU afin de garantir une majorité de voix en faveur du texte. En effet, contrairement au Conseil de sécurité de l’ONU, les résolutions de l’Assemblée générale sont non contraignantes et les décisions sont prises à la majorité simple.

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