Abourar bientôt de retour en France
Le ministère de l’immigration et de l’identité nationale vient de donner une suite favorable au dossier du jeune lycéen marocain Mohammed Abourar, expulsé samedi 23 janvier vers le Maroc après un contrôle d’identité.
‘’La procédure devrait maintenant suivre son cours et nous aurons donc la joie d’accueillir tous ensemble Mohamed très bientôt’’, précise-t-on de même source.
Des enseignants, élèves, personnels de l’Education nationale, parents d’élèves, éducateurs, collectifs, syndicats et militants pour la défense des droits de l’homme, préoccupés de la situation des sans-papiers scolarisés, se sont donnés rendez-vous, au lendemain de son expulsion, en face du ministère de l’immigration et de l’identité nationale pour dénoncer la politique ‘’anti-immigrés de Sarkozy-Besson’’ et l’acharnement contre un jeune homme que ses enseignants et toute l’équipe éducative du lycée sont unanimes à saluer sa volonté au travail, son sérieux et son parcours exemplaire. Les manifestants qui scandaient ‘’Non aux déportations’’ et ‘’Retour d’Abourar’’, ont fait circuler une pétition de soutien à Abourar intitulée : ‘’Il n’est ni voyou ni criminel’’.
Interpellé dimanche 17 janvier à Paris, Mohamed (18 ans) a été placé en garde à vue et a ensuite fait l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF). Son recours de régularisation déposé en novembre 2009, a été rejeté jeudi 21 janvier par le tribunal administratif de Paris. Un rejet validé par le juge des libertés et de la détention et la cour d’appel de Paris. Réveillé samedi 23 janvier à 4h00 du matin, Mohamed est expulsé le même jour à 7h35 vers le Maroc, sans pouvoir dire au revoir ni à son père malade ni à ses amis.
Le cas d’Abourar se compte aujourd’hui par plusieurs milliers en France où le nombre de reconduites à la frontière a enregistré une hausse record au cours de ces trois dernières années. La France a expulsé pour la seule année 2009 quelque 29.200 étrangers en situation irrégulière, dont environ 3.000 Marocains si l’on se base sur le document de l’Assemblée nationale qui fait état de 1.150 reconduites pour les Marocains au premier semestre 2009 (les reconduites sont généralement plus nombreuses au deuxième semestre de l’année).
L’éloignement des étrangers en situation irrégulière coûte à l’Etat français environ 232 millions d’euros par an, soit 12.000 euros par reconduite, selon des chiffres communiqués par le ministère de l’immigration. La Cimade, une association de solidarité active avec les migrants, a évalué à 27.000 euros le prix de chacune des 29.000 reconduites forcées réalisées en 2009.