Abdeljabbar Shimi tire son ultime révérence : une icône médiatique s’en va

Abdeljabbar Shimi tire son ultime révérence : une icône médiatique s
Avec le décès de Abdeljabbar Shimi, mardi à l’aube après une longue maladie, c’est une icô ne médiatique qui s’en va. En silence, comme il a vécu, Si Abdeljabbar a tiré son ultime révérence, non sans avoir marqué de son empreinte la scène intellectuelle et culturelle du Maroc post-indépendant.

Né à Rabat en 1932, le défunt était connu pour sa contribution inestimable au domaine de la presse, en tant que Rédacteur en chef, durant plusieurs années, du journal +Al Alam+, qu’il a intégré en 1957.

Considéré comme un des pionniers de la presse littéraire au Maroc, il a publié, en 1964, avec Mohamed Larbi Messari et Mohamed Berrada la revue La nouvelle et le théâtre .

Il laisse à la postérité également un recueil de nouvelles sous le titre évocateur Al Moumkin min almoustahil/ Le possible de l’impossible et une compilation de la célèbre chronique Bikhatti Lyad/Ecrit à la main qu’il a tenue, de longues années durant, sur les colonnes du journal +Al Alam+.

Ses proches et connaissances retiendront de lui l’image d’un homme affable, au verbe facile et à l’humour décapant qui, sous une barbe poivre-sel, a su manier une plume incisive toujours agile à dénoncer les injustices et les faux-semblants.

Dans l’imaginaire de ses nombreux lecteurs, l’homme, qui dirigeait l’organe du Parti de l’Istiqlal, a su se forger l’image d’un nouvelliste hors pair, d’un chroniqueur prolifique, d’un témoin et acteur de l’histoire contemporaine et d’un écrivain d’une grande exigence, avec à la clé un attachement sans faille à la liberté d’expression, dont il a fait un principe sacerdotal.

La disparition de cet homme a naturellement plongé dans la douleur et l’affliction, outre sa famille et ses compagnons, toute la scène politique, médiatique et littéraire nationale.

A ce propos, le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion à la famille du disparu.

Dans ce message, le Souverain dit se remémorer, en cette dure épreuve, le patriotisme, l’attachement aux valeurs sacrées de la nation et aux vertus de sincérité, de fidélité et de professionnalisme dont le défunt faisait preuve, contribuant ainsi, avec compétence, abnégation et altruisme, à la construction de l’édifice médiatique après l’indépendance.

"Il était pour tous les auteurs de toutes sensibilités, gauche, droite ou autres. Sa porte était grande ouverte et j’ignore si cela trouvait toujours gré aux yeux des caciques du parti de l’Istiqlal, disait de lui son compagnon Larbi Messari lors d’un hommage en son honneur, il y a deux ans.

A bien des égards, c’est précisément cette faculté fédératrice qui a réuni autour de feu Shimi un large lectorat de divers horizons et une fournée de jeunes écrivains, nouvellistes, poètes, romanciers et critiques littéraires de toutes les sensibilités.

La dépouille du défunt a été inhumée mardi après la prière d’Al Asr au cimetière Achouhada de Rabat. Que son âme repose en paix.

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