« Saint-exupéry a gravé le Maroc dans son esprit et l’âme du pays le poursuivra longtemps », selon son petit-fils
Co-organisée par l’OCP, une table ronde a été dédiée l’histoire d’Antoine de Saint Exupéry, de l’Aéropostale et de son parcours initiatique au Maroc, à l’occasion de la participation du Royaume comme invité d’honneur au salon du livre de Paris
Voila 70 ans que le Petit Prince a vu le jour. En effet le 6 avril 1943 paraissait ce livre au succès planétaire qui vient d’être traduit au Maroc en dialecte Hassani.
Par Ghizlaine Badri
A partir de 1927, celui-ci est nommé chef d’escale à Tarfaya, où s’est ouvert en 2004 un musée qui porte son nom et retrace en images l’histoire de l’aviateur et de l’aéropostale.
« Antoine de Saint Exupéry assurait les vols Toulouse- Casablanca, et Casablanca-Dakar. Le désert marocain a profondément marqué Saint Exupéry et influencé l’auteur dans la rédaction de son roman citadelle qui ne sera publié qu’à titre posthume », précise pour sa part Olivier d’Agay, petit fils de Saint Exupery et CEO du « Le petit prince ».
« Il était nomade et profondément de cœur marocain. Saint-exupéry a gravé le Maroc dans son esprit et l’âme du pays le poursuivra longtemps après», souligne Olivier d’Agay.
Pour Frédéric Coconnier, auteur du livre "Saint-Exupéry – Une aventure marocaine" à paraître début avril, " le Maroc a joué un rôle très important dans sa vie et sa construction, en tant qu’homme, pilote et écrivain. Saint Exupéry a connu la solitude et le désert qui l’ont aidé à comprendre la dimension humaine. La relation entre lui et le Maroc est très forte ».
« C’est dans le sud du Maroc que l’auteur du Petit Prince a écrit ses premiers romans, dont Courrier sud, et c’est sûrement là qu’il a eu l’inspiration pour écrire Le Petit Prince quinze ans plus tard, en 1942», ajoute-t-il.
Antoine de Saint Exupéry s’est essayé à la poésie mais aussi au journalisme et sa nature humaniste transparaît dans de nombreux ouvrages dont le Petit Prince. Il réalise ensuite plusieurs séjours au Maroc jusqu’à sa disparition tragique dans un accident d’avion en 1944.
Sa découverte du désert à l’âge de 21 ans à Tarfaya va le transformer et l’apprivoiser. Il en fera de son roman consacré à l’aviation un roman d’aventure. « Il va également développer une vision humaniste dans ses ouvrages et s’imprégner de la culture marocaine avec la rencontre de caids, de chefs de tribus et par l’apprentissage de la langue arabe », selon Thierry Spas.
Pour Thomas Fresse , un des biographes de l’aviateur « L’Oasis a conquis Saint exupéry, Cette rencontre avec est un moment crucial dans sa vie, il y a une approche immatérielle qui va transcender sa personnalité et sa reconquête personnelle. L’écrit est un outil de la sacralité et, l’intensité du monde se révèle par le silence, Il va donc puiser au plus profond de lui l’écriture, qui sera une révélation dans ce désert où il est face à lui-même ».
Posté à Cap Juby en 1927, il y avait souvent des pannes d’avion et le pilote voyait beaucoup de ses amis disparaître dans des crashs. Saint Exupéry a ainsi forgé son expérience comme pilote et confronté son humanisme à la force de la nature et aux caprices d’une météo peu clémente.