« La place du Maroc est dans l’Union africaine (…) c’est un grand pays qui peut apporter beaucoup à l’action africaine par son expérience et sa diplomatie", a-t-il affirmé, précisant que le retour du Maroc à l’UA "apportera beaucoup à l’Afrique ».
"Le Maroc est l’un des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA-devenue Union africaine)" et le Royaume "est un pays très respecté par tous à travers le monde", a souligné le président ivoirien.
Le Maroc s’est retiré en 1984 de la défunte Organisation de l’unité africaines (actuellement UA) pour protester contre l’admission en son sein de la "RASD", autoproclamée par le Polisario à partir du territoire algérien. Nombre de pays africains ont retiré depuis leur reconnaissance à cette fantomatique "république".
Des capitales occidentales et africaines soutiennent en effet le plan d’une large autonomie proposé par le Maroc comme étant la "seule solution" pour mettre fin au conflit créé pour « déstabiliser » le royaume.
Même écho chez le politologue et directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris, Charles Saint-Prot, qui précise aussi que c’est en1984 que la diplomatie algérienne du "carnet de chèque", relayée par le secrétaire général de l’OUA Edem Kodjo, et les accointances de certains régimes avec le bloc communiste" qui avaient permis d’offrir un siège au Polisario.
Charles Saint-Prot estime que cette opération qu’on a pu qualifier de « hold up », a discrédité l’OUA qui a perdu tout crédit". Aujourd’hui, la plus grande partie des Etats qui avaient prêté la main à cette opération ont changé d’optique et plaident pour le soutien du plan marocain d’autonomie afin de mettre fin à un conflit qui n’a que trop duré.
L’idée d’union africaine avait été lancée, dès 1957, par le roi Mohammed V qui prit l’initiative de la première conférence des chefs d’Etat des pays africains indépendants. En 1961, la Charte de Casablanca fut l’ébauche de l’OUA, crée deux ans plus tard. C’est dire si la situation est aujourd’hui anormale et ressentie comme telle par la grande majorité des Etats africains qui souhaitent le retour du Maroc.
Pour le directeur de l’OEG, c’est aux Etats africains de "prendre leur responsabilité dans l’intérêt de l’Afrique en annulant la décision lamentable de 1984 de façon à exclure l’intrus et faire revenir la nation qui a toute sa place dans l’organisation". Une telle décision, selon le politologue, serait la sagesse même puisque l’Union africaine a besoin d’un pays comme le Maroc, en particulier en raison des dangers et des défis auxquels fait face le continent africain.