La France souhaite une « relance aussi rapide que possible » de sa coopération bilatérale en matière judiciaire avec le Maroc
La France a émis le souhait vendredi d’une « relance aussi rapide que possible » de sa coopération bilatérale en matière judiciaire, suspendue par le Maroc depuis février dernier après l’irruption de sept policiers français à la résidence de l’ambassadeur du Maroc en France pour remettre une convocation d’un juge français au patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi.
« Nous poursuivons notre dialogue avec nos partenaires marocains », a-t-il souligné.
S’agissant des détenus français au Maroc qui ont déclaré lancer une grève de la faim, « nous attachons de l’importance au plein exercice de notre protection consulaire à l’égard des détenus français y compris s’ils ont la double nationalité, notamment pour s’assurer de leurs conditions de santé », a indiqué le porte-parole du quai d’Orsay, ajoutant que Paris attend des "informations précises de la partie marocaine au cas par cas sur les revendications des grévistes de la faim ».
Le Maroc a annoncé jeudi qu’une commission allait "exceptionnellement" être créée pour examiner le cas de détenus français ayant entamé une grève de la faim pour protester contre la suspension de la coopération judiciaire entre les deux pays.
"A titre purement exceptionnel et humanitaire", le Roi Mohammed VI a donné ses hautes instructions au ministère de la Justice et des Libertés pour mettre sur pied "une commission chargée d’examiner" le cas de ces prisonniers, a indiqué le Palais royal dans un communiqué.
Elle "examinera les dossiers de ces détenus, en concertation avec les autorités françaises compétentes, afin de proposer les mesures appropriées pour la résolution des problèmes rencontrés", est-il précisé.
« Le Souverain, solidaire de l’action de son gouvernement, réaffirme par cette mesure exceptionnelle, l’attachement du Royaume aux valeurs humanistes universelles et son engagement séculaire à ne point tolérer que des personnes soient victimes de différends intergouvernementaux", a souligne le communiqué royal.
La convention d’entraide judiciaire entre le Maroc et la France, a été suspendue au mois de février dernier à l’initiative du gouvernement marocain. « Cette décision est motivée par la nécessité de revoir le contenu de cette convention, à la lumière de dysfonctionnements graves relevés à Paris à l’encontre de hauts responsables Marocains », a-t-on précisé de même source.
Quelque 160 Français sont actuellement emprisonnés dans le royaume pour des crimes et délits divers.