La Guinée-Bissau vote dans l’espoir de tourner la page des coups d’Etat

Quelque 750.000 électeurs de Guinée-Bissau sont appelés dimanche à voter à une présidentielle et des législatives dont ils espèrent qu’elles permettront de tourner la page des coups d’Etat, dont le dernier date d’il y a tout juste deux ans.

Ces scrutins dans un pays miné par la violence politico-militaire et la pauvreté, qui ont facilité sa transformation en plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l’Ouest, auraient dû avoir lieu un an après le énième putsch du 12 avril 2012, mais ont été maintes fois reportés.

3 candidats se présentent à la présidentielle, et ceux de 15 partis aux législatives.

Parmi eux figurent José Mario Vaz et Abel Incada, qui représentent les deux principales formations politiques du pays: le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) et le Parti de la rénovation sociale (PRS) de l’ex-président Kumba Yala, décédé la semaine dernière.

Paulo Gomes, indépendant et atypique dans le paysage politique de la Guinée-Bissau jusqu’alors essentiellement dominé par des caciques de la guerre d’indépendance contre le Portugal, pourrait surprendre.

C’est un économiste de 50 ans qui a passé la plus grande partie de sa vie à l’étranger, notamment à la Banque mondiale dont il a dirigé la section Afrique subsaharienne. Il estime que ses compétences et ses réseaux peuvent aider à redresser son pays, qui figure parmi les plus pauvres au monde. Plus des deux tiers des 1,6 million de Bissau-Guinéens vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

Une situation aggravée par la suspension de l’aide de la plupart des partenaires internationaux – dont le principal, l’Union européenne (UE) – après le coup d’Etat de 2012. Ils n’ont pas reconnu les autorités de transition alors mises en place avec l’aval des putschistes.

Quel que soit le vainqueur de la présidentielle, il devra composer avec une armée toute puissante et pléthorique, héritage de la guerre d’indépendance contre le Portugal que les différents régimes en place depuis 40 ans ont vainement tenté de réformer

Un second tour est prévu le 18 mai si aucun candidat ne l’emporte dès dimanche.

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