Algérie: une centaine de blessés en 24 heures de heurts à Ghardaïa
Près de cent personnes ont été blessées, dont deux grièvement, lors de heurts inter-communautaires qui ont éclaté mercredi et se poursuivaient jeudi à Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger, a indiqué jeudi le porte-parole du comité de coordination de cette ville.
De décembre à février, la région de Ghardaïa, ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, a été le théâtre de heurts entre ces deux communautés qui ont fait au moins quatre morts parmi les Mozabites et plus de 200 blessés.
M. Baba Aissa a fait état de "près d’une centaine de blessés, dont deux dans un état très grave" depuis l’éclatement de cette nouvelle vague de violences.
"Yacine Blidi, un Mozabite de 22 ans, est dans un état très grave suite à une hémorragie cérébrale, et Lyes Baba Ammi, un Mozabite de 25 ans, a une fracture du crâne", a-t-il précisé par téléphone à l’AFP.
Les heurts se sont arrêtés dans la nuit dans les deux quartiers où ils avaient éclaté mercredi, et se sont déplacés vers un quartier mixte où ils se poursuivaient jeudi.
Dans les deux premiers quartiers, "il y a eu une cinquantaine de blessés parmi les Mozabites et une vingtaine parmi les Arabes", selon M. Baba Aissa. Dans le quartier mixte de Hadj Messaoud, limitrophe du ksar mozabite de Melika, plus de 20 Mozabites ont été blessés et trois magasins et trois maisons incendiés jeudi. La veille, trois autres maisons avaient déjà été incendiées, toutes appartenant à des Mozabites, a-t-il précisé.
Mardi, M. Baba Aissa avait indiqué que 200 familles mozabites de Hadj Messaoud qui avaient dû quitter leurs maisons en janvier durant les heurts, ne pouvaient toujours pas y retourner.
Mercredi, "des propriétaires sont partis faire un état des lieux et ont été attaqués par les Chaâmbas", avait indiqué M. Baba Aissa.
Mardi, 16 collégiens avaient été blessés lors d’affrontements à la sortie du collège.
Depuis un mois, un calme précaire s’était instauré à Ghardaïa, ville située aux portes du Sahara algérien. Mais des affrontements sporadiques avaient repris depuis quelques jours entre les deux communautés, alors que les autorités avaient considérablement accru les forces de l’ordre déployées sur place avant d’annoncer un prochain assouplissement de ce dispositif.