Israël-Palestiniens: Laurent Fabius entame une tournée en critiquant la colonisation
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a entamé samedi une tournée au Proche-Orient, où il veut relancer des négociations israélo-palestiniennes moribondes, en estimant que la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée faisait reculer les espoirs de paix.
Tout en insistant sur l’aspect "essentiel" de la sécurité d’Israël, M. Fabius n’a cité devant la presse en Egypte, première étape de son voyage, qu’une seule des principales pierres d’achoppement du processus: la construction de nouveaux logements par Israël en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.
C’est un pari risqué pour la réussite de son périple, en Egypte, en Jordanie, dans les Territoires palestiniens puis en Israël, tant le sujet déclenche d’ordinaire les foudres de l’Etat hébreu, qui poursuit sa politique de colonisation.
"Il faut que la sécurité d’Israël soit assurée complètement, c’est tout à fait essentiel," a dit d’emblée M. Fabius au Caire, ajoutant immédiatement: "il faut en même temps que les droits des Palestiniens soient reconnus, parce que s’il n’y a pas de justice, il n’y a pas de paix. Et de ce point de vue là, quand la colonisation avance, la solution des deux Etats recule".
La communauté internationale considère comme illégale la colonisation, c’est-à-dire la construction d’habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967. C’est un obstacle majeur à la reprise du processus de paix.
"Donc, il faut –et j’aurai l’occasion d’en discuter avec le président de l’Autorité palestinienne (Mahmoud Abbas) et avec le Premier ministre israélien (Benjamin Netanyahu)– que les uns et les autres nous disent comment ils envisagent la reprise de ces négociations", a détaillé le ministre français.
M. Fabius doit se rendre dimanche à Amman, puis à Ramallah, Jérusalem et Tel Aviv.