Une Marocaine qui voulait envoyer ses jumeaux en Syrie écrouée
Une Marocaine vivant en Espagne, qui entendait selon les autorités envoyer ses jumeaux de 16 ans combattre pour les jihadistes en Syrie, a été placée en détention provisoire mercredi, un an après la mort d’un autre fils dans ce pays, selon une source judiciaire.
La femme avait été arrêtée la veille à son domicile à Badalona (nord-est) ainsi que son mari et leurs deux fils, dont le départ pour la Syrie était imminent, selon le ministère de l’Intérieur. Le juge de l’Audience nationale, compétente en matière de terrorisme, a estimé que cette mère "a organisé pour ses enfants les démarches nécessaires à leur déplacement en zone de conflit". Il a également inculpé le père pour "collaboration avec une organisation terroriste" mais l’a laissé libre sous contrôle judiciaire, assorti d’une interdiction de sortie du territoire.
Les jumeaux étaient surveillés depuis le départ en Syrie de l’un de leurs frères, décédé en 2014 et "dont on pense qu’il avait rejoint les rangs de groupes jihadistes liés à Daesh" (groupe Etat islamique), avait indiqué mardi le ministère de l’Intérieur. Les deux adolescents avaient quitté l’école publique et suivaient des études coraniques à Tétouan au Maroc, "immergés dans un processus de radicalisation", selon cette source.
Depuis le début de l’année, 29 jihadistes présumés ont été arrêtés en Espagne et les autorités ont empêché le départ "d’environ 50 combattants étrangers", avait aussi assuré mardi le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández Díaz. Il s’est félicité de la collaboration avec les autorités marocaines "tant sur le terrain qu’au niveau du renseignement". Selon lui ce réseau était "intimement lié au Maroc" d’où les jeunes candidats au jihad étaient endoctrinés avant d’être envoyés vers les zones de conflit, principalement en Syrie.
Plusieurs cellules chargées de recruter des volontaires prêts à partir dans des zones de conflit pour le compte du groupe Etat islamique (EI), ont été démantelées ces derniers mois en Espagne, en particulier à Melilla et à Ceuta, seules frontières terrestres entre l’Europe et l’Afrique. Selon les autorités, une centaine d’Espagnols aurait rejoint les rangs de milices jihadistes en Irak ou en Syrie, moins que le nombre de Français, Britanniques ou Allemands qui sont partis dans ces pays.