Violentes protestations en Kabylie contre les mesures d’austérité
Les mesures d’austérité prises par le gouvernement algérien pour faire face à la crise économique qui secoue le pays ont provoqué lundi des violentes protestations dans la ville de Bejaia en Kabylie, rapporte la presse locale.
Plusieurs routes ont été également fermées par des manifestants qui scandaient des slogans hostiles au pouvoir et dénonçaient les conditions de vie des citoyens, selon la même source.
Ces émeutes ont éclaté alors que la ville est paralysée par une grève générale des commerçants qui protestent contre le renchérissement des produits de consommation et les retombées des dispositions fiscales de la loi de finances 2017, tout juste entrée en application.
La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a appelé "au calme", déplorant une "situation" qui risque de mener le pays vers l’incertitude et le chaos.
L’organisation estime que la grève générale en Kabylie démontre encore une fois le degré de "maturité et d’éveil" de la population et sa détermination à défendre ses droits socio-économiques menacés par la loi de finances 2017 adoptée dans le sillage de la crise économique que traverse le pays.
La Kabylie, une région à majorité berbérophone, avait connu par le passé, il y a quelque quinze ans, des situations critiques analogues qui ont dégénéré en conflits interminables et qui ont fait tache d’huile en Kabylie. Elle connait régulièrement des mouvements de contestation de la population contre la répression de ses droits politiques linguistiques et les grandes carences de développement.
En novembre dernier, l’affichage d’une liste de bénéficiaires de logements à Tizi Ouzou, chef-lieu de la Kabylie, a provoqué de violentes protestations des demandeurs dénonçant "l’absence de l’équité" dans l’établissement de la liste des bénéficiaires et leur exclusion de ce programme attendu depuis plusieurs années.
Le même mois, de violents heurts ont éclaté dans un village proche de Tizi-Ouzou entre les forces de sécurité algériennes et les habitants, excédés par les dépassements de la police.
Pour compenser les pertes causées par la chute du prix du pétrole, juguler le déficit budgétaire et alimenter les caisses de l’État qui sont en train de se vider, le gouvernement algérien n’a pas trouvé mieux que de retourner aux ménages pour les soumettre à une sévère cure d’austérité, rendant ainsi leur pouvoir d’achat que fortement menacé.
Les principales mesures fiscales prévues dans la loi de finances 2017 concernent notamment l’augmentation de 2 PC de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et certaines taxes sur les constructions et les logements individuels, les autorisations foncières, le carburant et le tabac, certains produits dits de luxe et certaines activités de sociétés étrangères, outre une taxe sur l’efficience énergétique appliquée sur les appareils électroménagers à forte consommation énergétique.
Atlasinfo avec map