Maroc/Législatives 2016 : L’Istiqlal présente à son tour un salafiste à Tanger
A son tour le parti de la balance présente un salafiste radical comme tête de liste à Tanger.
Le problème est que ce salafiste a un passé chargé de soupçon de liens avec le terrorisme. Il a été notamment accusé d’avoir été l’un des organisateurs des attentats du 16 mai de Casablanca de 2003 et de Madrid en 2004. A l’époque l’Espagne, où il était imam de la mosquée de Tolède, l’avait extradé vers le Maroc. Certes, la Cour de Rabat l’avait fait bénéficier d’un non-lieu en 2014, mais les soupçons de jihadisme actif planent toujours sur l’intéressé. Cette deuxième candidature salafiste, montre que les partis politiques marocains, à court de programmes mobilisateurs, font des raccourcis dangereux. Les mêmes reproches qui ont été faites au PJD à Marrakech peuvent être faites à l’Istiqlal.
Comment peut-on présenter un salafiste au passé aussi douteux, avec un C.V. si chargé, pour représenter une ville ouverte sur le monde, appelée à jouer des rôles internationaux de premier plan pour attirer les investissements dans les métiers de l’automobile, de la finance et du tourisme? Le dossier de l’intéressé n’a pas encore été déposé auprès de la Commission électorale. Mais la décision de rejet de candidature de Kabbaj par la Wali de Marrakech peut inspirer le Wali de Tanger pour rejeter celle de Temsamani.
L’Etat doit signifier aux partis politiques qu’il n’y a pas d’avenir politique pour les salafistes et leur place n’est pas au Parlement mais plutôt dans les Conseils des Oulémas à condition de prouver leur maîtrise des sciences de la religion. Le Maroc n’a pas besoin d’avantage de mouftis. Les Conseils des Oulémas remplissent bien cette tâche. Notre pays a surtout besoin de gestionnaires, d’économiste de talents, d’ingénieurs dans les énergies renouvelables, de créateurs et d’inventeurs pour gagner la compétition internationale.
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