Bachar el-Assad assure que Moscou ne lui a « jamais » parlé de transition
Le président syrien a déclaré que son allié russe n’avait « jamais » discuté avec lui d’une transition politique susceptible d’aboutir à son départ.
Source AFP
« Seul le peuple syrien peut dire qui sera président, quand il doit venir, quand il doit partir. Ils (les Russes) n’ont jamais dit un mot sur ça », a-t-il martelé, lors de cette interview menée à Damas. Ces déclarations interviennent avant l’arrivée jeudi à Moscou du secrétaire d’État américain John Kerry pour tenter de ressusciter le processus de paix en Syrie. La Russie et les États-Unis codirigent les efforts de la communauté internationale pour réunir autour d’une même table de négociations le régime d’Assad et les groupes rebelles.
Plus de 280 000 morts
À la question de savoir s’il était « inquiet » de voir John Kerry et Vladimir Poutine parvenir à un « accord » sur son départ, Bachar el-Assad a répondu : « Non, et ce, pour une seule raison : parce que leur politique, je veux dire la politique des Russes, n’est pas basée sur des accords, mais sur des valeurs. » « Et c’est pour cela que vous ne voyez aucun accord entre eux et les Américains, car les valeurs diffèrent », a-t-il ajouté.
Bachar el-Assad a également rejeté toute responsabilité dans la mort de la journaliste américaine Marie Colvin, tuée dans un bombardement imputé au régime syrien en 2012. À la chaîne américaine NBC qui lui demandait si la reporter était « responsable de sa propre mort », Bachar el-Assad a répondu : « Bien sûr », en précisant qu’elle « était entrée illégalement en Syrie, a travaillé avec les terroristes (les rebelles dans le jargon du régime) (…) Elle est donc responsable de tout ce qu’il lui est arrivé. »
Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 280 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes, provoquant une crise humanitaire majeure dans la région et en Europe. Complexe, le conflit syrien implique sur le terrain de multiples protagonistes rivaux, le tout dans un contexte de profondes divisions internationales et de montée en puissance des groupes djihadistes État islamique (EI) et Al-Nosra (branche locale d’Al-Qaïda), qui échappent à tout contrôle.
