Syrie/paix: l’opposition nomme un dirigeant rebelle négociateur en chef
La plus importante coalition de l’opposition syrienne a nommé mercredi un chef rebelle islamiste soutenu par Ryad comme négociateur en chef aux pourparlers avec le régime censés commencer le 25 janvier à Genève.
Cette coalition formée des principaux groupes de l’opposition politique et armée, a exigé que sa délégation soit la seule interlocutrice face au régime, de même que l’arrêt des bombardements et la levée du siège des zones peuplées en Syrie, pays ravagé par près de cinq ans de guerre.
L’opposant Assaad al-Zoabi présidera la délégation et George Sabra, chef du Conseil national syrien, sera son vice-président, a ajouté M. Hijab, sans préciser le nombre et l’identité des autres membres de la délégation.
Soutenu par l’Arabie saoudite, Jaïch al-Islam est un mouvement d’inspiration salafiste et hostile au groupe jihadiste Etat islamique. Il contrôle la plus grande partie de la banlieue est de Damas, régulièrement bombardée par le régime et l’aviation russe.
M. Hijab a souligné que la délégation de la coalition était la seule à pouvoir représenter l’opposition aux pourparlers de Genève qui doivent se tenir sous l’égide de l’ONU.
"Nous n’irons pas aux négociations si l’on ajoute une tierce partie ou une autre personnalité", a dit M. Hijab, en allusion à la volonté prêtée à la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, d’associer aux négociations des groupes proches du pouvoir.
Il a de nouveau exigé que le régime cesse ses bombardements contre les zones peuplées, lève le siège de toutes les villes et les régions et libère les prisonniers, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il a aussi exigé le départ de M. Assad avec le début d’une éventuelle période de transition.
"La communauté internationale a l’obligation de mettre en oeuvre cette résolution", a-t-il dit. "Nous ne pouvons pas aller aux négociations alors que notre peuple meurt de faim et se trouve sous les bombardements" du régime et de ses alliés, dans une apparente référence à la Russie.
"Nous voulons aller à de véritables négociations qui mettent fin à la tragédie syrienne, arrête l’effusion de sang et conduise le pays à un régime pluraliste, représentatif de tous les groupes syriens sans exclusion", a encore dit M. Hijab.
Il a répété que les négociations devraient conduire à la mise en place d’une autorité de transition bénéficiant de "pleines prérogatives et au sein de laquelle Bachar al-Assad (…) n’aura aucun rôle à jouer".
Le 10 décembre à Ryad, une centaine de représentants des principaux groupes de l’opposition politique et armée avaient annoncé un accord pour des négociations avec le régime, mais exigé le départ de M. Assad avec le début d’une période de transition.
Le 18 décembre, le Conseil de sécurité a adopté une résolution établissant une feuille de route pour une solution politique: négociations et un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.
Mardi, Washington a estimé qu’il restait "encore beaucoup de travail à faire" pour être en mesure d’amorcer les pourparlers.
Le gouvernement syrien a accepté en principe d’aller à Genève, mais avait dit vouloir voir la composition de la délégation de l’opposition.
