Paris dénonce à nouveau les cyberattaques imputées à Moscou
Les cyber-attaques que la Russie est soupçonnée de mener en France dans le cadre de la campagne présidentielle sont « une forme d’ingérence inacceptable », a estimé dimanche le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
"La Russie est la première à rappeler que la non-ingérence dans les affaires intérieures est un principe cardinal de la vie internationale. Et je la comprends. Et bien la France n’acceptera pas, les Français n’accepteront pas qu’on leur dicte leurs choix", a ajouté le ministre.
Déjà mercredi, à la tribune de l’Assemblée nationale, M. Ayrault avait averti que Paris "n’acceptera aucune ingérence que ce soit dans son processus électoral", sous forme de cyber-attaques ou de diffusion de fausses informations, venant notamment de Russie. "Il en va de notre démocratie, de notre souveraineté, de notre indépendance nationale".
Des scrutins importants sont prévus en Europe en 2017, notamment en Allemagne et en France, et de nombreux experts, responsables de services de renseignement et responsables politiques accusent Moscou de vouloir, via des cyberattaques sophistiquées et des campagnes de désinformation, en influencer les résultats.
Une séance exceptionnelle du Conseil de défense français, sous l’égide du président François Hollande, est prévu la semaine prochaine pour renforcer les mesures de protection contre ce genre de menace.
Dans son entretien au JDD, M. Ayrault redit "que l’intérêt de la Russie, des Etats-Unis et du reste du monde, c’est d’avoir une Europe stable, qui fonctionne, assume ses responsabilités et joue tout son rôle en faveur de la paix, de la prospérité et du développement durable".
A l’adresse de la nouvelle administration américaine, le chef de la diplomatie française assure que "l’Europe reste une référence dans ce monde troublé". "Je fais le pari que la tentation de diviser les Européens pour mieux régner ne va pas fonctionner. Car les Etats-Unis n’ont absolument pas les moyens de compenser les avantages que l’Union européenne offre à ses membres".
Avec AFP