Les succès de la diplomatie Marocaine « mettent en relief la perte de profondeur stratégique d’Alger » (Figaro)
Sous le titre « Le Maroc est-il la future grande puissance africaine ? », le journal Le Figaro de lundi constate que l’offensive du Maroc sur le front diplomatique africain « préoccupe le rival algérien ».
« Les positions sont figées, mais en essayant de bouger les lignes, Mohammed VI bouscule Alger », relève le Figaro.
Pour le journal, « Les succès d’une diplomatie Marocaine, en mesure de concurrencer son rival jusqu’en Afrique de l’Est, placent l’Algérie sur la défensive », indiquant que ces succès « mettent en relief la perte de profondeur stratégique d’Alger ».
« L’époque où Abdelaziz Bouteflika était omniprésent sur la scène internationale s’est achevée voici dix ans avec le début des problèmes de santé du président algérien. L’Algérie est même talonnée dans sa chasse gardée du désert malien où le Maroc parraine des groupes touaregs », souligne Le Figaro.
Le quotidien note en outre que les pays africains ont fait part officiellement de leur souhait de voir le Royaume de retour dans l’organisation panafricaine, soulignant que dans l’ensemble, le continent est satisfait à l’idée d’une plus grande implication du Maroc dans l’Union africaine.
Les présidents sénégalais et ivoirien, Macky Sall et Alassane Ouattara ne cachent pas leur enthousiasme, indique le journal, faisant remarquer que le choix fait par le Souverain de prononcer pour la première fois à l’étranger le discours du 6 novembre commémorant la Marche verte depuis Dakar a été particulièrement apprécié.
Les autres États aussi ont été sensibles aux efforts de séduction marocains, poursuit-il, relevant que le Maroc représente l’économie la plus dynamique d’un continent qui cherche à relancer sa croissance.
«Paul Kagame s’est montré très élogieux, relève le journal. « Pour nous, le moment pour le Maroc de rejoindre ses frères et ses sœurs est venu », a ainsi expliqué Louise Mushi-kiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères ».
« Ces États se rendent compte que le poids de la diplomatie du Maroc, pays à la fois francophone et arabophone, peut rééquilibrer les choses au sein de l’Union africaine et lui donner plus de poids à l’extérieur », souligne un diplomate français, cité par Le Figaro.
La tournée entreprise au dernier trimestre de 2016 par le roi Mohammed VI dans des pays d’Afrique de l’Est (Rwanda, Tanzanie, Éthiopie, Madagascar) ainsi qu’au Nigeria, montre que le Royaume veut devenir un acteur majeur hors de sa zone d’influence traditionnelle, poursuit le journal.
Selon la Banque africaine de développement, 85 % des investissements Marocains sont en Afrique. Le royaume est le deuxième investisseur du continent derrière l’Afrique du Sud. Les grands groupes (banque, bâtiment, engrais, télécoms) étaient parties prenantes de la dernière tournée royale. De nombreux contrats et projets d’investissements ont été dévoilés à cette occasion. Usines d’engrais de l’Office chérifien des phosphates, rachat de la Cogebanque (Rwanda) par Attijariwafa, ou encore un projet de gazoduc avec le Nigeria.