La nouvelle vague démocrate américaine use déjà de sa liberté de parole
L’une des nouvelles représentantes démocrates au Congrès américain a déjà promis, dans une virulente attaque frontale, de destituer le président Donald Trump, faisant enrager les républicains et planer un doute sur la capacité du parti démocrate à contenir sa jeune vague progressiste.
C’est le cas de Rashida Tlaib, une fille d’immigrés palestiniens devenue, aux côtés d’Ilhan Omar, l’une des deux premières femmes musulmanes à faire son entrée au Parlement.
Quelques heures seulement après avoir prêté serment, cette ancienne avocate de 42 ans a tenu un bref discours lors d’une soirée de célébration.
"Nous allons destituer ce fils de pute!", la voit-on lancer à ses partisans et à ses proches dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux qui a provoqué la colère du camp républicain.
Le président lui-même a répondu vendredi, dénonçant des propos "honteux".
"Je pense qu’elle s’est déshonorée et qu’elle a déshonoré sa famille. Parler comme ça devant son fils (…) c’était un manque de respect aux Etats-Unis", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse depuis la Maison Blanche.
"Les démocrates soutiennent-ils ce sectarisme et cette haine?", s’est interrogé sur Twitter le pasteur Mike Huckabee, ancien gouverneur de l’Arkansas passé commentateur sur la chaîne conservatrice Fox News.
"J’espère que certains de ces nouveaux visages ayant fait campagne sur leur différence et le changement qu’ils apportent viendront vraiment ici pour travailler avec le président, pour trouver des solutions afin d’aider les Américains, et pas pour favoriser leurs propres carrières", a dénoncé sur Fox News sa fille, la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.
"Comment voulez-vous destituer un président qui a gagné probablement la plus grande élection de tous les temps, qui n’a rien fait de mal (…), qui est à l’origine des deux meilleures premières années de tous les présidents, et qui est le républicain le plus populaire dans l’histoire du parti, à 93%?", avait tweeté plus tôt Donald Trump, sans mentionner directement la vidéo dans laquelle Mme Tlaib appelle à sa destitution, une hypothèse encore très lointaine dans l’état actuel des choses.
De son côté, la nouvelle présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait déclaré ne pas faire de la procédure de destitution une priorité.