Forum d’Asilah: hommage posthume à feu Mohamed Benaïssa, grand commis de l’Etat et icône du dialogue interculturel
De nombreuses personnalités étrangères du monde de la politqiue et de la diplomatie ont rendu, vendredi soir à Asilah, un hommage posthume à feu Mohamed Benaissa, un grand commis de l’Etat et icône du dialogue interculturel.
Cette cérémonie, qui s’inscrit dans le cadre de la 46e édition du Moussem culturel international d’Assilah, organisée sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI à l’initiative de la Fondation du Forum d’Assilah en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication – département de la Culture- et le Conseil communal d’Assilah, s’est déroulée en présence des amis et collègues du défunt Mohamed Benaissa, parmi lesquels des hommes politiques, penseurs, chercheurs et journalistes venus des quatre coins du monde.
Lors de la session inaugurale de la « Tente de la créativité », dédiée à l’hommage rendu à la mémoire et au parcours remarquable de l’illustre fondateur du Forum d’Assilah et ancien Secrétaire général de la Fondation, feu Mohamed Benaïssa, placée sous le thème « Mohamed Benaïssa, homme d’État et icône de la culture », les intervenants ont livré des témoignages émouvants, saluant l’engagement indéfectible du défunt en faveur du dialogue interculturel, ainsi que sa contribution majeure au rayonnement du Maroc sur la scène internationale.
S’exprimant à cette occasion, empreinte d’émotion et de reconnaissance, l’ancien président sénégalais, Macky Sall, a souligné que le forum d’Assilah constitue une plateforme d’excellence, de créativité et de dialogue fructueux en faveur de la paix et de la fraternité, rappelant que ces valeurs élevées étaient portées avec foi et engagement par feu Mohamed Benaissa.
« Je tiens à rendre hommage à feu Mohamed Benaissa, homme d’Etat, diplomate chevronné et serviteur infatigable de la culture, qui grâce à son oeuvre inestimable, a fait du Forum d’Asilah non seulement une vitrine du génie marocain, mais aussi un trait d’union entre les peuples, les cultures et les civilisations », a-t-il dit dans un message vidéo, relevant que le défunt « a légué un héritage précieux, ainsi qu’un défi majeur, qui consiste à faire vivre son legs, l’entretenir et le transmettre aux générations futures ».
M. Sall a indiqué que la belle citée d’Asilah incarne le symbole vivant de l’amitié indéfectible entre les peuples marocain et sénégalais, ajoutant que le défunt œuvrait avec engagement à la promotion du dialogue entre les cultures et les civilisations.
De son côté, le conseiller des affaires médiatiques du Roi du Bahreïn, Nabeel Al Hamer, a salué l’empreinte indélébile laissée par feu Mohamed Benaïssa dans le paysage culturel arabe, mettant en avant son rôle central dans la transformation du Forum d’Assilah en un phare du savoir et du dialogue interculturel, rappelant son engagement constant en faveur de la jeunesse et son soutien aux talents émergents dans le domaine culturel.
Il a, à cet égard, souligné que le défunt considérait la culture comme une expérience humaine universelle, appelant à préserver et à valoriser son héritage, afin de continuer à promouvoir la culture arabe dans toute sa richesse et sa diversité.
Pour sa part, l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, a indiqué, dans une allocution lue en son nom, qu’il voyait en feu Mohamed Benaïssa l’incarnation du citoyen marocain profondément attaché à la nation arabe et à sa riche culture, tout en étant imprégné de la culture occidentale, soulignant que cette alchimie culturelle a, selon lui, façonné un esprit ouvert, une pensée vive et une remarquable sensibilité au dialogue entre les civilisations.
« Grâce à l’engagement et à la fidélité indéfectible du défunt envers sa ville natale, Asilah, ce Forum s’est imposé comme un centre culturel de premier plan, où sont abordées les grandes questions d’envergure mondiale », a-t-il ajouté.
Quant à l’ancienne ministre des Affaires étrangères espagnole, Ana Palacio, elle a souligné que cette rencontre se veut l’occasion de rendre hommage à la figure singulière de feu Mohamed Benaissa, symbole de continuité et de modernité, de tradition et d’ouverture, de voie et de sensibilité, notant qu’il a consacré sa vie au service du Royaume du Maroc, avec la conviction profonde que l’art et la parole sont des instruments essentiels de rencontre et de dialogue entre les peuples.
« Je garde le souvenir de Mohamed Benaïssa comme d’un diplomate chevronné, à la personnalité riche, qui incarnait avec élégance et rigueur la plus noble tradition diplomatique du Royaume. Il alliait connaissance, courtoisie et sens du protocole, avec une véritable vocation et un profond intérêt pour l’autre », a-t-elle dit avec une grande émotion, ajoutant que le défunt fut non seulement un grand diplomate, mais aussi un maire engagé, un intellectuel éclairé et un homme de culture accompli.

Mme Palacio a estimé que la ville d’Assilah n’était pas seulement le lieu d’origine du défunt, mais aussi le cœur de son œuvre, soulignant que le Moussem, qui perpétue l’héritage vivant qu’il a légué, nous rassemble aujourd’hui pour honorer sa mémoire en portant vers l’avenir le projet auquel il a consacré sa vie.
Elle a affirmé que la ville blanche est devenue un laboratoire culturel, un véritable épicentre du dialogue, soulignant que le Moussem d’Assilah n’est pas seulement un événement artistique, mais qu’il demeure un forum de réflexion, traduisant la conviction profonde que politique et culture sont indissociables lorsqu’il s’agit de bâtir des ponts entre les cultures et les peuples.
De son côté, Luis Amado, ancien ministre des Affaires étrangères portugais, a relevé que cette cérémonie émouvante constitue une occasion solennelle de rendre hommage à la mémoire de feu Mohamed Benaissa, homme d’État, de culture, d’intelligence et de sagesse, et l’une des rares personnalités marquantes de la vie politique, rappelant que le défunt ne se limitait pas au rôle de politicien, mais savait intégrer dans sa mission les dimensions humaine, culturelle et artistique.
« Il avait cette capacité rare de concilier une vision stratégique de la grande diplomatie avec la dimension locale de l’action politique, celle qui touche les gens au-delà de l’abstraction des relations internationales », a-t-il fait savoir, ajoutant que cette démarche l’avait toujours profondément interpellé et inspiré.
M. Amado a, par ailleurs, affirmé que le Forum d’Assilah constitue une plateforme tout à fait singulière, soulignant que la lucidité des thèmes abordés lors des colloques permet d’identifier les dynamiques de transformation que connaît aujourd’hui le système international.

L’ancien ministre des Affaires étrangères du Cap vert, Victor Borges, a, quant à lui, affirmé que le défunt restera à jamais gravé dans les mémoires, en raison de ses qualités de diplomate compétent et engagé au service de son pays, ainsi que de promoteur infatigable de la culture et des arts, rappelant son rôle central en tant que fondateur de la Fondation du Forum et maire emblématique de la ville d’Assilah.
Il a souligné que ce Forum a su faire d’Asilah un haut lieu de culture, de rencontres et d’échanges entre responsables politiques, décideurs publics, experts, chercheurs, intellectuels et artistes venus des quatre coins du monde, relevant que le regretté avait contribué activement à l’enrichissement culturel d’Asilah, du Maroc, ainsi que de l’ensemble des participants au Moussem au fil des années.
Les autres intervenants ont souligné que la disparition du défunt constitue une perte majeure pour la vie culturelle et intellectuelle des mondes arabe et africain, rappelant que le regretté a fait du Forum d’Asilah un rendez-vous international incontournable, réunissant intellectuels, experts et artistes, et promouvant les valeurs de tolérance, de dialogue et de paix.
Cette édition, qui se tient du 26 septembre au 12 octobre, sera marquée par l’organisation de plusieurs colloques, ateliers et expositions, ainsi que la signature d’ouvrages et plusieurs autres activités culturelles et artistiques.
