Selon une analyse de la Fondation pour la science et la politique (SWP), étayée par plusieurs autres études relayées par les médias, ce conflit pourrait aller au-delà des enjeux économiques et évoluer en un affrontement géopolitique durable entre deux partenaires de longue date.
Les experts expliquent que les droits de douane imposés par Washington, notamment les 10% appliqués depuis avril sur la quasi-totalité des importations européennes, ainsi que les surtaxes sur l’acier, l’aluminium et les voitures, touchent les États membres de manière inégale.
Alors que l’Allemagne, l’Irlande ou encore l’Italie sont fortement dépendantes des exportations et particulièrement exposées, cette disparité pourrait, selon les experts, accroître le risque de réponses désordonnées, certains États étant tentés de conclure des accords bilatéraux avec les États-Unis, au détriment de la cohésion de l’UE.
D’après les experts, un accord rapide verrait l’UE accepter un droit d’entrée généralisé de 10% en échange de quotas d’importation exemptés de droits de douane, mais un tel compromis ne constituerait qu’un “cessez-le-feu économique” temporaire.
En l’absence d’accord, les spécialistes n’excluent pas un durcissement du conflit, avec de nouvelles sanctions douanières, un affrontement politique élargi et des mesures de rétorsion visant les services numériques ou les droits de propriété intellectuelle.
Face à l’incertitude entourant les objectifs de Washington et à une politique commerciale de plus en plus transactionnelle et imprévisible, ils appellent les institutions européennes à se préparer à un scénario d’échec des négociations.
Initialement prévue pour le 9 juillet 2025, l’entrée en vigueur de certains nouveaux tarifs a été repoussée par Washington au 1er août afin de permettre la poursuite des négociations avec les partenaires concernés, dont l’UE.
Un porte-parole de la Commission européenne a indiqué mercredi que l’exécutif européen vise un accord commercial avec les États-Unis avant la date du 1er août fixée par Washington, « potentiellement dans les prochains jours », précisant que l’UE a montré qu’elle était prête à conclure un accord de principe.
Dans ce cadre, la Commission européenne a consulté étroitement les États membres et l’industrie pour s’assurer que l’approche globale de l’UE présente un degré élevé de cohésion, a-t-il noté.
