Afrique du Sud : la présidente démissionnaire du Parlement traduite devant le tribunal pour corruption
Dans une déclaration au début du procès, le procureur principal a indiqué que «les accusations portées contre Mme Mapisa-Nqakula portent sur 12 chefs de corruption, en vertu de la Loi sur la prévention et la lutte contre les activités de corruption, et un pour blanchiment d’argent en vertu de la Loi sur la prévention du crime organisé».
«Les accusations relèvent de l’annexe 5 de la loi sur la procédure pénale et il incombe à la requérante de convaincre ce tribunal en présentant la preuve que l’intérêt de la justice permet sa libération sous caution», a-t-il souligné.
Mme Mapisa-Nqakula, politicienne chevronnée du Congrès national africain (ANC au pouvoir), a annoncé mercredi sa démission de son poste, affirmant que cette décision a été prise pour consacrer ses efforts à gérer l’enquête récemment annoncée à son encontre par les forces de l’ordre du pays.
Présidente du Parlement depuis 2021 et membre du Comité exécutif national (NEC) de l’ANC, Mme Mapisa-Nqakula devrait faire face à 12 chefs d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent impliquant 239.000 dollars (4,5 millions de rands).
Après une descente de la police à son domicile de Johannesburg le mois dernier, on s’attendait à ce qu’elle se rende à la police, mais elle a refusé d’abord de le faire avant que l’État ne remette le dossier d’accusation à ses avocats.
La mise en cause avait accusé l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA) d’avoir utilisé des tactiques d’apartheid contre elle et d’avoir divulgué des informations sur son cas, la soumettant ainsi à un procès médiatique.
Les accusations portées contre l’ancienne présidente du Parlement sud-africain auraient été formulées dans une déclaration sous serment soumise à la Direction des enquêtes par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu, le propriétaire de la compagnie «Umkhombe Marine».
Ntsondwa-Ndhlovu avait révélé dans son affidavit qu’elle avait donné des liasses d’argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019. L’entreprise de fret et de logistique aurait obtenu, en contrepartie, 210 millions de rands des appels d’offres des Forces de défense sud-africaines (SANDF) en 2019.