La décision a été prise par le Comité exécutif national (NEC), organe décisionnel le plus élevé de l’ANC entre les conférences, lors d’une réunion de ses membres à Johannesburg, destinée à peaufiner le Plan d’action annuel du parti, sa stratégie préélectorale et sa décision vis-à-vis de Zuma suite aux nouveaux développements politiques dans le pays.
Le NEC a fait savoir qu’il a opté pour «le long chemin» consistant à faire passer l’ex-Président par une procédure disciplinaire au lieu d’une expulsion immédiate, notant que la suspension ne sera traitée par le Comité de discipline du parti qu’après les élections générales prévues entre Mai et Août de cette année.
Le mois dernier, l’ancien Président avait déclaré qu’il ne voterait ni ne soutiendrait l’ANC lors des prochaines élections, car, argue-t-il, le parti de Nelson Mandela s’est éloigné de ses «valeurs fondamentales». Il a même créé son propre parti appelé uMkhonto Wesizwe (MK), du nom de l’ancienne aile militaire de l’ANC, appelant les Sud-africains à ne pas voter pour le parti historique lors du scrutin qui approche à grands pas.
Selon les statuts de l’ANC, rejoindre ou soutenir des organisations politiques ou des partis autres que ceux alliés à l’ANC constitue un acte de mauvaise conduite.
Plusieurs dirigeants de l’ANC ont déclaré que Zuma connaissait les règles et avait compris que devenir le visage du nouveau parti MK signifiait effectivement la fin de ses 60 années d’appartenance au parti au pouvoir.
Toutefois, certains membres du Comité exécutif national craignent que cette expulsion puisse avoir des conséquences désastreuses pour l’ANC, notamment dans des provinces comme le KwaZulu-Natal et le Gauteng, où le parti est sur le point de perdre le pouvoir.
S’adressant aux médias avant la réunion du Comité exécutif, le Secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, a expliqué que Zuma avait été démis de ses fonctions de membre d’office de la plus haute instance décisionnelle après avoir été condamné pour avoir ignoré une ordonnance du tribunal pour témoigner devant la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’État.
«Zuma et d’autres anciens présidents assistent aux réunions conformément à l’invitation du NEC pour les honorer, au regard de leurs contributions», a expliqué M. Mblula, notant que depuis qu’il a été incarcéré, le Comité exécutif a cessé de l’inviter à ses réunions».