Une équipe pluridisciplinaire de l’Université catholique de Louvain, qui mène des recherches dans la région depuis 2018, a constaté qu’avec une hausse des températures quatre fois plus rapide que dans les autres régions du globe, le sol de l’Arctique, ou permafrost, ne gèle plus même en hiver.
Dans les zones de permafrost, également appelé pergélisol, la couche de surface du sol dégèle naturellement en été et regèle en hiver mais avec le réchauffement climatique, le dégel du sol est plus profond en été, et les températures de l’hiver ne permettent plus de regeler la totalité de la couche de surface du sol en hiver, explique l’université dans un communiqué.
Les trois chercheuses de l’UCLouvain, qui se trouvent actuellement en Alaska afin de poursuivre leurs recherches sur le pergélisol durant la transition été-hiver, ont relevé qu’une partie du sol de l’Alaska reste dégelée en profondeur durant tout l’hiver.
Les conséquences de ce dégel entraînent la décomposition de matières organiques jusqu’ici protégées par le gel, générant ainsi la formation de gaz à effet de serre.
« Cette mission est une étape essentielle pour quantifier ce qui se passe dans le sol en hiver, explique Sophie Opfergelt, professeure à la faculté des bioingénieurs de l’UCLouvain et coordinatrice de la mission pour qui il est désormais « nécessaire de considérer cette saison dans les estimations annuelles d’émissions de gaz à effet de serre du permafrost ».
Depuis 2018 et le début des recherches de cette équipe de l’UCLouvain en Alaska, les chercheuses ont pu observer l’importance du dégel en hiver et la dégradation de la nature qui en résulte « en cinq ans à peine », s’alarment-elles.