Colère en Iran suite au décès d’une femme arrêtée pour « hijab inapproprié »
La mort vendredi dernier de Mahsa Amini, âgée de 22, a déclenché une vague d’indignation en Iran comme à l’étranger, ainsi que des manifestations qui se sont poursuivies dimanche.
Des centaines de personnes se sont regroupées autour de l’université de Téhéran en criant « Femme, vie, liberté », selon des vidéos en ligne et le hashtag persan #MahsaAmini a atteint 1,63 million de mentions sur Twitter.
La police de Téhéran a rejeté les soupçons des médias sociaux selon lesquels la victime aurait été battue, indiquant qu’elle avait été arrêtée avec d’autres femmes pour recevoir des « instructions » sur les règles vestimentaires. « Elle a soudainement souffert d’un problème cardiaque (…) et a été immédiatement transportée à l’hôpital », a avancé la même source.
Artistes, cinéastes, ou encore personnalités politiques, sportives et religieuses ont eux aussi exprimé leur profonde colère sur les réseaux sociaux.
L’ancien président et chef de file du courant réformateur Mohammad Khatami a appelé les autorités à arrêter les « actions contraires à la loi, à la logique et à la charia » et à « traduire devant la justice les auteurs de l’incident ». Le grand ayatollah Assadollah Bayat Zanjani a qualifié d’ »illégitime » et d’ »illégal » l’ensemble des « comportements et événements » à l’origine de « cet incident malheureux et regrettable ».
De son côté, le cinéaste Asghar Farhadi, lauréat de deux Oscars du meilleur film étranger, a déploré l’inertie de tous « face à cette cruauté sans fin ».
« Les cheveux de nos filles sont recouverts d’un linceul », ont écrit plusieurs joueurs de l’équipe nationale de football dans une story commune sur Instagram.
Mahsa Amini a été inhumée samedi dans sa ville natale, Saghez, où des habitants ont exprimé leur fureur en jetant des pierres contre le siège du gouverneur et en criant des slogans hostiles aux autorités.